Pourcouper un fromage Ă  pĂąte dure comme le Cantal, le comtĂ© ou le Beaufort, il faut couper des tranches parallĂšles Ă  la croĂ»te, puis Ă  une demi-main de la fin du fromage, il faut couper des tranches triangulaires en forme d'Ă©ventail. Cela permet que tout le monde est un bout de cƓur et un bout de croĂ»te. Créé avec la complicitĂ© du collectionneur de couteaux rĂ©gionaux Christophe Lauduique Lames de Sames, Christophe LarrĂ© les Forges du Moulin, forge et assemble Le Mousquetaire dans son atelier de Rabastens de Bigorre Ă  quelques chevauchĂ©es du village de d’Artagnan, berceau de la famille du hĂ©ros d’Alexandre Dumas. Les dessins de son manche et de ses deux mitres sont inspirĂ©s des rapiĂšres, les fameuses Ă©pĂ©es des mousquetaires. Sa forte lame, pointe au centre, permet aussi bien de piquer, de couper, que d’étaler les traditionnels fromages, jambons et foies gras du Sud-Ouest. Sa lame en acier carbone XC75 est forgĂ©e et ce couteau est entiĂšrement rĂ©alisĂ© Ă  la main. Son manche peut ĂȘtre en bois essences diverses ou en corne blonde, brune, bois de cerf, caribou. SystĂšme cran forcĂ© – Longueur totale du couteau 215mm Christophe LarrĂ© Les Forges du Moulin 5 avenue Roques Martin 65140 Rabastens de Bigorre TĂ©l. 05 62 96 52 56 les-forges-du-moulin2 – forges-du-moulin Christophe Lauduique Lames de Sames – 64520 Sames – TĂ©l. 06 08 28 50 83 lamesdesames – lamesdesames

Lesud ouest une terre de bons vivants. Le Sud-Ouest est une partie de la France exceptionnelle. Cet espace gĂ©ographique trĂšs variĂ© Ă  de nombreux trĂ©sors Ă  offrir. Entre montagne et littoral, entre plages, ocĂ©an, et forĂȘt, c’est un lieu aux ressources abondantes qui nous surprend un peu plus chaque jour. Nous aimons nous y rendre pour

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1 "Il est gourmand comme la minette, comme la chatte" en patois auvergnat. Es goulard coumo lo mino1AbbĂ© Vayssier,Dictionnaire patois-français du dĂ©partement de l’Aveyron, 1979. 1À la faveur de l’engouement rĂ©cent pour le haut plateau de l’Aubrac, touristes, gourmets, critiques gastronomiques et originaires de retour au pays ont le goĂ»t de l’Aubrac Ă  la bouche un goĂ»t au sens de saveur original issu du terroir et pĂ©tri de cette nature si singuliĂšre et envoĂ»tante. Ainsi le journaliste Jean-Louis Galesne dĂ©finit-il l’expĂ©rience gustative proposĂ©e par le chef cuisinier Michel Bras On vient du monde entier rencontrer cet homme de foi qui a mis sa cuisine au service de la nature, et recompose dans l’assiette avec exactitude son image nourriciĂšre Ă  partir des ingrĂ©dients les plus divers, lĂ©gumes plus d’une centaine Ă  l’annĂ©e, herbes, fleurs, etc., extraits de la terre avec le plus grand soin. Des assiettes animĂ©es d’une multitude de combinaisons qu’il qualifie de ’niac’, structures d’élĂ©ments visuels, odorants et gustatifs, qui, assure-t-il, animent, dynamisent et provoquent la rĂ©flexion » Galesne, 2002. 2Mais de quel goĂ»t de l’Aubrac parle-t-on ? S’agit-il du goĂ»t forgĂ© par la nĂ©cessitĂ© exprimant les efforts quotidiens du cuisinier pour agrĂ©menter les prĂ©parations de quelques additifs destinĂ©s Ă  complĂ©ter les besoins nutritionnels et Ă  rompre la monotonie gustative ? Ou bien du goĂ»t esthĂ©tisĂ© et mĂ©diatisĂ© liĂ© Ă  la prĂ©fĂ©rence pour l’environnement des expĂ©riences gustatives et au choix du lieu oĂč naĂźt le dĂ©sir de goĂ»ter Plet, 1995 ? 3La rĂ©flexion porte sur les relations nouĂ©es entre la dimension organoleptique et un espace et sur les modalitĂ©s d’émergence et de dĂ©veloppement d’un goĂ»t dans un contexte spatial dĂ©fini Ă  travers la cuisine. Elle est nĂ©e d’entretiens avec Michel Bras, restaurateur triplement Ă©toilĂ©, natif, amoureux du lieu et de ceux qui l’habitent, aurĂ©olĂ© d’une notoriĂ©tĂ© internationale, dans la volontĂ© de mieux comprendre le rapport goĂ»t/ territoire. Car, en l’entendant, il semblait qu’il y avait deux façons de dĂ©finir le goĂ»t de l’Aubrac. La premiĂšre hypothĂšse est qu’il existe une ambiguĂŻtĂ© du sens de goĂ»t quand on l’associe Ă  un nom de lieu. La seconde est qu’il se dessine une complexification rĂ©cente de la caractĂ©risation du goĂ»t de l’Aubrac. 4On se propose donc ici de montrer le glissement d’un goĂ»t de l’Aubrac Ă  un autre. D’un goĂ»t du terroir... Saveurs ordinaires l’acide et le gras 2 Le mange-tout de Saint-Fiacre Phaseolus vulgaris est une variĂ©tĂ© trĂšs anciennement cultivĂ©e de ha ... 3 Petite poire locale produite dans le RougiĂ©, prĂ©parĂ©e en compote ou cuite au four. Il s’agit d’une ... 5La saveur acide dominait trĂšs nettement dans les prĂ©parations culinaires prĂ©parĂ©es par le groupe social qui habitait et mettait en valeur le haut plateau de l’Aubrac. Elle s’exprimait d’une part par l’aciditĂ© des produits locaux les lĂ©gumes verts chou, blette, mange-tout de Saint-Fiacre2, les herbes condimentaires oseille, ortie, pissenlit... et les rares fruits consommĂ©s pĂ©rous3 et d’autre part par l’aciditĂ© issue de la fermentation acide qui permettait de conserver sur de longues pĂ©riodes des productions saisonniĂšres les fromages et les vins de Marcillac au goĂ»t Ăącre et framboisĂ© reconnu. 6Le pain de l’Aubrac se distinguait aussi par son aciditĂ© prononcĂ©e. En effet, il Ă©tait fabriquĂ© avec du levain aigre qui permettait une meilleure conservation mais dĂ©veloppait une forte ĂącretĂ©. Pourtant, le pain Ă©tait l’aliment de base bien qu’il fĂ»t de mauvaise qualitĂ©, peu agrĂ©able au palais et relativement indigeste comme le rappelle Jean- Michel Guilcher dans une Ă©tude pluridisciplinaire consacrĂ©e Ă  l’Aubrac La plus grande pauvretĂ© rĂšgne sur les campagnes. Le cultivateur ne possĂšde rien, pas mĂȘme les meubles grossiers dont il se sert ; il n’a souvent pour toute nourriture que du fromage avec des chĂątaignes et des pommes de terre. Son pain, fait d’un tiers d’orge sur deux d’avoine, est peu substantiel, on en compte quatre livres par personnes ; dans deux cantons il est de seigle pur, mais dans le Causse il est souvent d’avoine seule » Guilcher, 1970-73, p. 19. 7Dans le mĂȘme temps, le pain Ă©tait Ă©galement un ingrĂ©dient essentiel de la cuisine. La patranque Ă©tait un plat de pain de campagne trempĂ© et liĂ© de tome fraiche de Laguiole. Les soupes se composaient de pain mouillĂ© de bouillon gras voire simplement d’eau chaude. Ainsi Jean-Michel Guilcher relate-t-il le souper d’un groupe de faneurs au XIXe siĂšcle sur le plateau A Chaudes-Aigues, ils feront halte. Une maison amie leur prĂȘtera une marmite. Ils y couperont du pain graissĂ© d’un peu de saindoux. Ils y verseront de l’eau chaude puisĂ©e Ă  la source publique. Ce sera leur soupe » Idem, p. 21. 4 CrĂȘpes de sarrasin arrosĂ©es d’huile de noix. 8De mĂȘme, le beurre burre de montanha, fabriquĂ© non pas Ă  partir du lait entier mais du petit lait rĂ©servĂ© aprĂšs le caillage lors de la fabrication de la tomme de Laguiole, prĂ©sentait un goĂ»t particuliĂšrement acide s’expliquant par la prĂ©sence de prĂ©sure. D’une maniĂ©re gĂ©nĂ©rale, les corps gras Ă©taient trĂ©s apprĂ©ciĂ©s et usitĂ©s en cuisine. Les pratiques culinaires rĂ©vĂ©laient l’utilisation des trois graisses principales le beurre aligot, fouace, gĂąteau Ă  la broche, les huiles de noix et d’olives estoufinado, pompe Ă  l’huile, bourriols4 et le saindoux ou graisse de porc salĂ©e pica-aucel, gargouilllou. 9Les associations culinaires gras /acide Ă©taient frĂ©quentes. Le pica-aucel en Ă©tait un exemple 5 Christian-Pierre Bedelet les estatjants del canton de La Giola, 2001, p. 208. Le jour oĂč l’on cuit le pain, maman prĂ©pare le pica-aucel. Elle hache du persil, des blettes, de l’ail, du lard cuit avec la soupe. Elle mĂ©lange ce hachis avec de la farine, des Ɠufs, un peu de lait. Elle ajoute des pruneaux secs en hiver et, Ă  la saison, des cerises. Sel et sucre Ă  volontĂ©. Elle le fait cuire Ă  la cocotte, dans le four Ă  pain. Il se mange froid ou chaud »5. 10Il pouvait ĂȘtre Ă©galement rĂ©alisĂ© avec de l’oseille, des orties, des pissenlits et des poires. Donner du goĂ»t 11Un goĂ»t Ă©lĂ©mentaire s’exprime par la valorisation quotidienne des bas morceaux et des sous-produits carnĂ©s et de la pomme de terre. 6 Le plat est cuisinĂ© le dimanche matin et dĂ©gustĂ© avant de se rendre Ă  l’église. Il est accompagnĂ© d ... 12Les prĂ©parations de sang et d’abats sont particuliĂšrement nombreuses et variĂ©es. Concernant la viande de porc, la courada est une saucisse de viande de porc coupĂ©e au couteau, agrĂ©mentĂ©e d’un mĂ©lange de cƓur, de rognon et de poumon cuit. Elle est consommĂ©e, soit demi-sĂšche, soit cuite dans un bouillon de lĂ©gumes avec des lentilles de la PlanĂšze. Les fricandeaux sont des boules de pĂątĂ© foie, poumon, hachis et rillons, blettes, choux enrobĂ©es par le pĂ©ritoine de l’animal. Dans les communes de La Trinitat et de Saint-Urcize, deux boudins sont confectionnĂ©s un boudin gras formĂ© de sang, de viande hachĂ©e, de biscuits, de sucre, de sel et de poivre enfilĂ© dans le gros intestin et un boudin maigre formĂ© de sang, de sel et de poivre enfilĂ© dans l’intestin grĂȘle. Concernant les autres viandes, les tripous6 rĂ©gion de Laguiole, de Saint-ChĂ©ly d’Aubrac et d’Aubrac ou trĂ©nel rĂ©gion de Millau ou encore pĂ©tites rĂ©gion d’Espalion sont des prĂ©parations de tripes farcies assaisonnĂ©es d’ail, d’oignon et de persil et agrĂ©mentĂ©es de jambon sec de porc, ficelĂ©es d’un boyau ou cousues puis cuites longtemps et doucement au four du boulanger Figure 1. Les tripous sont Ă  base de veau panse farcie de fraise et d’abats d’agneau selon une recette de GeneviĂšve Bouldoire en 1864. Ils sont roulĂ©s ou faconnĂ©s en boule. En 1948, G. Subervie prĂ©sente la recette de M. Laplange d’Entraygues qui se compose de tripes de mouton coupĂ©es en carrĂ© et farcies de lard, de poitrine, de jambon sec de porc et de pieds de mouton dĂ©sossĂ©s. Le trĂ©nel est essentiellement Ă  base de mouton, parfois de brebis gras-double et fressure ou de jeunes veaux selon une recette de Colette BarbĂ© en 1903. Les pĂ©tites sont Ă  base de pansettes d’agneau. 13Lors des repas familiaux exceptionnels et des jours de fĂȘte, le pastre est cuisinĂ©. Il s’agit de la poche du gros intestin du porc garnie des petits os du sternum encore charnus assaisonnĂ©s de sel, de poivre et d’ail, pendue Ă  cĂŽtĂ© des saucisses et des saucissons durant tout l’hiver avant d’ĂȘtre cuite dans une soupe. 7 Il s’agit du caillĂ© pressĂ©, non salĂ© et lĂ©gĂšrement fermentĂ©. 8 L’aligot Ă©tait servi par les religieux du plateau aux pĂšlerins en route vers Saint- 14Le goĂ»t de la pomme de terre est omniprĂ©sent. Le trĂšs cĂ©lĂšbre aligot est une prĂ©paration Ă  base de pommes de terre Ă©crasĂ©es et de crĂšme fraĂźche enrichie de tomme fraĂźche de Laguiole7. Son nom trouve son origine dans le mot baslatin aliquid qui signifie quelque chose Ă  manger »8. Dans son Dictionnaire, H. Affre revient sur l’étymologie du mot Ce mot français d’origine moderne a la mĂȘme signification que les mots patois oligot, oligouot qui dĂ©signent un mets particulier aux montagnes de Laguiole [...]. La recette de ce mets, qu’on chercherait vainement dans le parfait cuisinier’, est des plus simples. Dans une poĂȘle Ă  frire bien lavĂ©e et bien frottĂ©e, on met une quantitĂ© convenable de beurre frais et lorsque, sur un feu clair et rĂ©guliĂšrement entretenu, le beurre est fondu, on prend des pommes de terre prĂ©alablement cuites Ă  l’eau qu’on dĂ©pose dans le beurre et qu’on Ă©crase jusqu’à rĂ©duction. Cela fait, on prend, en quantitĂ© Ă©gale aux pommes de terre, de la tomme ou fromage encore imparfait qu’on divise en tranches aussi minces que possible et qu’on met Ă  son tour dans la poĂȘle [...]. On reconnaĂźt que la cuisson est suffisante et l’aligot prĂȘt Ă  ĂȘtre servi parce que la matiĂšre est devenue filante comme la fourme ou le gruyĂšre dans une soupe bien mitonnĂ©e » Affre, 1974. 15 Tourner » l’aligot demande une grande dextĂ©ritĂ©. En effet, une fois le fromage incorporĂ©, l’aligot doit ĂȘtre battu suffisamment longtemps pour qu’il file » en formant de longs rubans homogĂšnes et souples. Si la prĂ©paration est trop battue, elle casse ». Si elle est trop chauffĂ©e, elle granule et ne file » plus. Plus l’aligot file », plus il est rĂ©ussi. Le retortihat ou truffade rĂ©gion d’Espalion se compose de pommes de terre cuites en robe des champs, coupĂ©es en rondelles puis poĂȘlĂ©es avec de l’oignon. La prĂ©paration est recouverte de tranches Ă©paisses de tome fraĂźche de Laguiole. Le gargouillou est un plat de pommes de terre mouillĂ© d’eau et ajustĂ© d’une tranche de jambon cru de montagne pour donner du goĂ»t. Un rapport local Ă  la viande de bƓuf 9 PrĂ©cĂ©dĂ© de l’article dĂ©fini singulier, le mot montagne et non plateau dĂ©signe les monts d’Aubrac ... 16Il existe un rapport ancien et ancrĂ© Ă  la viande de bƓuf. Les vaches de race Aubrac occupent la montagne9 Ă©ponyme. Selon une particularitĂ© » soulignĂ©e dans l’Inventaire du patrimoine gastronomique de la rĂ©gion Midi-PyrĂ©nĂ©es, il s’agit d’une race rustique qui vit en symbiose avec le milieu naturel de l’Aubrac qui lui a donnĂ© son nom. Elle est bien adaptĂ©e et supporte les fortes amplitudes climatiques entre Ă©tĂ© et hiver » CNAC, 2000, p. 231. Le plateau est donc le berceau de cette race dĂ©crite dans une documentation interne du syndicat de dĂ©fense Union Aubrac les animaux ont une robe unicolore variant du fauve au gris froment, plus foncĂ©e sur l’encolure pour les mĂąles. Les muqueuses, la pointe des cornes et le bout de la queue sont noirs. Le tour du mufle et de l’Ɠil sont blancs soulignĂ©s de noir ». 10 À partir du XIIe siĂšcle, les abbayes d’Aubrac et de Bonneval offrirent le gĂźte et soignĂšrent les pĂš ... 17L’élevage est destinĂ© Ă  la production laitiĂšre Ă  orientation fromagĂšre10. Mais la viande de bƓuf d’Aubrac est particuliĂšrement rĂ©putĂ©e depuis le XVIIIe siĂšcle. Les bƓufs Ă©taient engraissĂ©s durant l’hiver et le printemps pour ĂȘtre consommĂ©s lors de la fĂȘte des Rameaux et Ă  PĂąques. La viande de bƓuf Ă©tait Ă©galement rĂ©guliĂšrement utilisĂ©e pour prĂ©parer des bouillons gras. Les plats de bƓuf ont toujours Ă©tĂ© garnis On ne s’étonnera pas que les plats de viande soient presque toujours des plats complets oĂč la viande et les lĂ©gumes ont cuits en mĂȘme temps. C’est une consĂ©quence directe des procĂ©dĂ©s de cuisson. Lorsque l’on porte un plat de viande au four du boulanger on ne va pas cuire des lĂ©gumes Ă  part, chez soi. Autant que le jus de la viande profite aux lĂ©gumes » Bras. 18Les saveurs sont fondues. 19Le goĂ»t de terroir est donc forgĂ© par le cuisinier. Il s’exprime par les tours de mains personnels du cuisinier pour donner du goĂ»t. Il n’est pas valorisĂ© c’est un goĂ»t dĂ©pendant du rapport Ă  la nĂ©cessitĂ© et au local mĂȘme si des Ă©changes avec l’extĂ©rieur existent. 
 Ă  un goĂ»t de pays 11 Le poĂšte Henri Pourrat en donne une description imagĂ©e "L’Aubrac, on y est dans l’air. Jamais, je ... 20MalgrĂ© des conditions climatiques hivernales particuliĂšrement rudes11 et des paysages Ă  l’allure dĂ©sertique et austĂšre, les regards extĂ©rieurs avivent une esthĂ©tisation du goĂ»t en relation Ă©troite avec le caractĂšre appĂ©tissant des paysages du plateau. Depuis une vingtaine d’annĂ©es, on assiste Ă  l’émergence d’un goĂ»t de l’Aubrac qui se charge d’une dimension visuelle l’esthĂ©tique des paysages voire pluri-sensorielle. RĂ©vĂ©lĂ© par le chef cuisinier Michel Bras, il est diffusĂ© par les gourmets, les touristes Ă©pris de culture paysanne, les nĂ©o-ruraux sous idĂ©ologie Ă©cologiste et les originaires de retour au pays. Stimulant les cinq sens, il figure l’Aubrac. Manger » les paysages de l’Aubrac Ă  la fourchette 21MalgrĂ© une relative banalitĂ© et une franche austĂ©ritĂ©, les paysages de l’Aubrac ont toujours fascinĂ©, envoĂ»tĂ© et attirĂ©. Julien Gracq donne une dĂ©finition poĂ©tique de cette petite immensitĂ© » Une attraction sans violence, mais difficilement rĂ©sistible, me ramĂšne d’annĂ©es en annĂ©es, encore et encore, vers les hautes surfaces nues — basaltes ou calcaires — du Centre et du Sud du Massif l’Aubrac, le CĂ©zalier, les PlanĂšzes, les Causses. Tout ce qui subsiste d’intĂ©gralement exotique dans le paysage français me semble cantonnĂ© lĂ  c’est comme un morceau de continent chauve et brusquement exondĂ© qui ferait surface au-dessus des sempiternelles campagnes bocagĂšres qui sont la banalitĂ© de notre terroir. Tonsures sacramentelles, austĂšres, dans notre chevelu arborescent si continu, images d’un dĂ©pouillement presque spiritualisĂ© du paysage, qui mĂȘlent indissociablement, Ă  l’usage du promeneur, sentiment d’altitude et sentiment d’élĂ©vation » Gracq, 1960. 22L’émergence du goĂ»t de pays est Ă  mettre en relation avec la demande sociale actuelle de consommation rĂ©elle et idĂ©elle de paysages qui se traduit, sur le plan gustatif, par le dĂ©sir de manger » les paysages Ă  la fourchette. Du cĂŽtĂ© de l’offre, pour le chef cuisinier Michel Bras, plat et plateau se rĂ©vĂšlent mutuellement dans une consubstantiation. Aussi la composition de ses assiettes montre-t-elle une ressemblance avec les paysages Mes assiettes racontent une histoire, retracent une dĂ©marche intuitive. Je veux qu’elles tĂ©moignent des paysages, des roches, des ciels et des lumiĂšres qui font ma vie » Bras. 23C’est pourquoi il a souhaitĂ© dessiner une salle de restaurant ouverte sur l’extĂ©rieur et a tournĂ© les tables vers le plateau de l’Aubrac Le corps principal — restaurant, accueil et salon — est une forme basaltique longiligne qui jaillit de la terre, biaise et massive, buron retrouvĂ©. Elle est le toit, elle flotte sur un soubassement de verre, qui la rend aĂ©rienne, contrastant avec son origine souterraine, amenant une conscience de jaillissement. La salle de restaurant s’ouvre sur l’extĂ©rieur, permettant Ă  la lumiĂšre de se glisser [...]. De ce lieu que nous avons voulu magique, l’Aubrac se met en scĂšne par des points de vue, des cadrages pour le plaisir de tous les sens. Un Aubrac qui nous rassure sur les vĂ©ritables valeurs du Bon et du Beau » Idem. 12 Selon le sociologue de l’alimentation Jean-Pierre Poulain, dans le cas d’une incorporation positive ... 24Du cĂŽtĂ© de la demande, le dĂ©gustateur communie donc avec l’environnement naturel de sorte qu’il ait le sentiment de l’incorporer ». Il s’agit d’une incorporation positive qui consiste Ă  ingĂ©rer les caractĂ©ristiques positives des paysages12. Tout en dĂ©gustant les produits cuisinĂ©s, le dĂ©gustateur communie directement avec les paysages qui les ont vus naĂźtre et communique, indirectement, avec les producteurs qui les ont façonnĂ©s Pitte, 1993. Bon et Beau13 le goĂ»t esthĂ©tisĂ© 13 Il s’agit de l’expression utilisĂ©e par Michel Bras pour prĂ©senter son rĂ©pertoire de producteurs " ... 25Il existe un double processus d’esthĂ©tisation du goĂ»t de l’Aubrac Ă  travers, d’une part la valorisation de ce qui est le plus ordinaire et d’autre part la mise en scĂšne de l’exceptionnel par le truchement de l’alliage du beau et du bon. 26Ainsi existe-t-il une rĂ©cupĂ©ration positivĂ©e des propriĂ©tĂ©s gustatives de l’Aubrac lisible, par exemple, Ă  travers la rĂ©appropriation du rapport Ă  la viande de bƓuf. La jolie description rĂ©alisĂ©e par Michel Bras est rĂ©vĂ©latrice À un moment oĂč la viande de bƓuf est en perte d’identitĂ©, en Aubrac, les pĂąturages nourrissent des bĂȘtes aux yeux ourlĂ©s de noir qui offrent une alternative rassurante quant Ă  l’avenir de la filiĂšre viande de goĂ»t. CertifiĂ© par un Label rouge, le bƓuf fermier Aubrac offre une viande mĂ»re qui renoue avec notre mĂ©moire. Elle est belle Ă  regarder, prĂ©sentant une pigmentation rouge rubis, elle sent bon, offrant cette odeur franche pleine de promesses. Elle est goĂ»teuse, proposant une texture, une mĂąche qui peut parfois dĂ©ranger mais qui est Ô combien rassurante sur son origine ». 27Aussi propose-t-il de dĂ©guster la CĂŽte de bƓuf Aubrac — pure race — rĂŽtie Ă  la braise ; beurre mousseux au lard et Ă  l’ail, riz au gras et blette ou encore la Hampe de bƓuf Aubrac — pure race — poĂȘlĂ©e ; croquettes de pomme de terre au fromage de Laguiole, jus aux truffes. 28Mais, il existe Ă©galement une esthĂ©tisation qui se prĂ©sente comme un jeu qui exacerbe la relation au terroir, mais la sort du pĂ©rimĂštre gĂ©ographique strict du plateau et du caractĂšre ordinaire et quotidien. Il s’agit d’une interprĂ©tation impressionniste qui modifie le rapport au goĂ»t et le recharge symboliquement. Le plat intitulĂ© Ombre et lumiĂšre, la lotte de MĂ©diterranĂ©e pochĂ©e Ă  l’huile d’olive noire ; cĂŽtes et feuilles de moutarde est en effet, selon Michel Bras, le plus reprĂ©sentatif de l’environnement paysager. Le poĂšte Patrick Mialon dĂ©finit cette ambiance dont est inspirĂ©e la recette. Et pourtant, plus que tout, c’est vers le gris, lĂ -bas, que vont ma prĂ©fĂ©rence et ma fascination. Plus exactement au rayonnement subtil Ă©manant de cette presque absence de couleur, cette dispendieuse nullitĂ© se faisant jour — la lumiĂšre dans sa nuditĂ© —, ce refus de trancher entre clair et obscur qui fait toute l’intenable beautĂ© de la valse-hĂ©sitation chromatique Ă  laquelle se livrent ces tourbillonnants, ses Ă©poustouflants, presque irrĂ©els nuages dans le dĂ©calque de l’azur. Ni blanc, ni noir mais blanc et noir. Gris. Gris mĂ©tallique de ces beaux ciels d’étĂ©, enceints d’orages magnĂ©tiques, lourds de menaces et qui font retentir jusqu’à l’assourdissement le vert subitement plus profond des pĂąturages comme un tambour battant le rappel d’une promesse indĂ©livrable. Gris d’encre des ciels en cendres, dĂ©composĂ©s, maculĂ©s comme buvard sous la plume du cancre, aux reflets irisĂ©s de ce bleu dĂ©lavĂ©, dĂ©lurĂ©, presque maladif Ă  force d’ĂȘtre sombre, de ce mauve d’outre-monde [...] » Mialon, 1999. 29Le plat est ainsi nĂ© de l’observation d’une portion du plateau de l’Aubrac lorsque les cumulus jouent avec le soleil C’est un ciel d’orage plombĂ© avec une trouĂ©e lumineuse juste au dessus du puech del pont ; et cela ne peut s’appeler ’qu’ombre et lumiĂšre’. Vous dĂ©taillez le filet sur son coulis d’olives noires ; et vous contemplez l’éclat nacrĂ© Ă©mergeant du plomb ; au-delĂ  de la perception consciente des aliments prĂ©sentĂ©s, le jeu des formes, des matiĂšres, des couleurs et de la lumiĂšre insinue en vous une inconsciente beautĂ©, d’autant plus puissante que vous avez confiance en celui qui l’a mijotĂ©e ! Et tandis que s’opĂšre en vous cette alchimie visuelle, l’arĂŽme vous pĂ©nĂštre jusqu’aux moelles, et voici que votre corps s’apprĂȘte. Le nez s’active. Les fumets suscitent en vous de vastes inspirations. Vos papilles en alerte s’éveillent. Vos mains se mettent alors Ă  l’ouvrage et vous portez Ă  vos lĂšvres une premiĂšre bouchĂ©e avant le goĂ»t, le toucher » Bras. 30Ainsi, alors mĂȘme que ce plat emblĂ©matique ne valorise aucun produit issu du plateau, il reste le plus reprĂ©sentatif de l’Aubrac dans la mesure oĂč il traduit trĂšs fidĂšlement sa beautĂ© paysagĂšre et met tous les sens en Ă©veil. 31Le plat apparaĂźt donc chez Michel Bras comme la matĂ©rialisation, d’une part d’une intimitĂ© personnelle et familiale avec le plateau, et d’autre part d’un regard esthĂ©tique sur un paysage Ă  un moment donnĂ© sur une impression » de paysage au sens pictural. Le goĂ»t de l’Aubrac in situ 32Le goĂ»t de pays se charge d’une nouvelle dimension de la relation entre l’organoleptique et le territoire gĂ©ographique la prĂ©sence in situ. Il n’est possible de goĂ»ter que si l’on est dans le paysage. Le goĂ»t de pays est forgĂ© par le cuisinier mais aussi par le dĂ©gustateur. De la part du cuisinier, il est liĂ© Ă  la prĂ©fĂ©rence pour cuisiner lĂ  et au choix du lieu oĂč naĂźt la volontĂ© de cuire et d’assaisonner des produits. De la part du dĂ©gustateur, il est liĂ© Ă  la prĂ©fĂ©rence pour goĂ»ter lĂ  et au choix du lieu oĂč naĂźt le dĂ©sir de manger et de boire. 33Tout en valorisant l’innovation culinaire, la dĂ©gustation in situ se recharge de la mĂ©moire gustative. Aussi cette relation cuisinier / dĂ©gustateur / paysage revĂȘt-elle deux aspects. D’une part, le goĂ»t affectif de l’enfance est re-convoquĂ© avec, par exemple, le Bouillon froid Ă  l’orge, du caillĂ© de vache d’ici et de jeunes blettes ; accompagnĂ© d’une tartine au gras de jambon. Il s’agit de se remĂ©morer le plaisir de goĂ»ter aux mouillettes et au pain trempĂ© de l’enfance. D’autre part, le goĂ»t quotidien est rĂ©interprĂ©tĂ© avec le cĂ©lĂšbre Gargouillou de jeunes lĂ©gumes relevĂ© d’herbes champĂȘtres et de graines germĂ©es, qui se prĂ©sente comme une actualisation / innovation du gargouillou de pommes de terre. Dans le mĂȘme esprit, Provocant mais tellement gourmand, Ă  grignoter, la gaufrette de pommes de terre, crĂšme au beurre noisette et caramel au beurre salĂ© ou encore Comme une tarte, Sur une croĂ»te de pain au noix des tiges de rhubarbe, peau de lait et liqueur douce aux fraises, sont deux prĂ©parations sucrĂ©es rappelant Ă  la fois les deux aliments de base des habitants du plateau et les goĂ»ters cĂąlins et sĂ©curisants composĂ©s de tranches de pain accompagnĂ©es d’un morceau de sucre humidifiĂ© ou d’une tartine garnie de peau de lait. 34Une nouvelle façon de goĂ»ter le pays in situ Ă©merge. Une façon d’affirmer que l’on ne peut pas retrouver ce goĂ»t ailleurs. Durant la pĂ©riode de la diaspora aveyronnaise, il Ă©tait possible de trouver le goĂ»t de l’Aubrac en dĂ©gustant un plat dans un cafĂ©-charbon Ă  Paris, chez un bougnat. Aujourd’hui, il faut se rendre in situ pour retrouver ce goĂ»t de l’Aubrac, ce goĂ»t heureux » inscrit en mĂ©moire. 35Il existe donc deux goĂ»ts de l’Aubrac. Le goĂ»t du terroir se dĂ©finit comme l’expression d’un rapport aux produits Ă  disposition alors que le goĂ»t de pays se rĂ©vĂšle comme la matĂ©rialisation d’un rapport aux paysages. Le premier traduit un rapport nourricier Ă  la nature en terme de ressource et le second un rapport esthĂ©tique. Mais l’un ne se substitue pas Ă  l’autre. Ne s’excluant pas mutuellement, il se produit un mĂ©lange. En effet, ce glissement d’un goĂ»t du terroir Ă  un goĂ»t de pays n’induit pas l’oubli des fondements gustatifs. Ainsi l’habitant du plateau, connaisseur du goĂ»t du terroir peut-il tout Ă  fait rĂ©aliser une nouvelle expĂ©rience gustative en dĂ©couvrant le goĂ»t de pays Ă  travers les compositions paysagĂšres de Michel Bras. Inversement, le touriste ou le gourmet allĂ©chĂ© par le goĂ»t de pays largement mĂ©diatisĂ© et diffusĂ© internationalement peut-il apprĂ©hender le goĂ»t de l’aligot tel qu’on le fait encore dans quelques burons. Le goĂ»t de pays est complexe il renvoie au gustatif mais aussi au visuel et, plus largement, aux cinq sens. Les autres dimensions visuelle, tactile... de l’Aubrac sont donc revisitĂ©es Ă  travers le goĂ»t invitant Ă  la pluri-sensorialitĂ©. 36Aussi, Ă  travers l’exemple du chef cuisinier Michel Bras, assiste-t-on Ă  la construction d’une restauration qui s’appuie sur les piliers du goĂ»t local et qui, dans le mĂȘme temps, le rĂ©interprĂšte, le recharge, le rĂ©nove, et l’esthĂ©tise en y instillant de la crĂ©ativitĂ©. L’Aubrac fait donc le goĂ»t. Et le goĂ»t fait aussi l’Aubrac. Ce goĂ»t possĂšde la couleur de l’Aubrac, l’odeur de l’Aubrac, la texture de l’Aubrac... mais que reste-t-il de l’Aubrac ?
Adiou DĂ©couvrons aujourd'hui les excellents fromages du Sud-ouest, qu'ils soient de brebis, de vache, ou de chĂšvres, ils ont tous le point commun d'ĂȘtre inimitables et incomparables. Les fromages de brebis Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration Connexion + CrĂ©er mon blog. du sud-ouest Accueil; Contact; Description Plateau Ă  fromages originaux en forme de tranche de fromage accompagnĂ© de son couteau en bois et 33 x 26 x cm planche.Dimensions cm couteau. En lire plus Commentaires sur l'Ă©tat En l'Ă©tat Ce vendeur utilise majoritairement des emballages de rĂ©cupĂ©ration Etat État correct MatiĂšre Bois mĂ©tal À propos de la boutique EmmaĂŒs 88 Neufchateau 80 rue des riaux ZI Les Torrieres 88300 NeufchĂąteau Lors de votre visite virtuelle de la BoutiK'EmmaĂŒs 88, vous trouverez un Ă©chantillon des objets dĂ©couverts par nos soins, livres, cartes postales, bibelots, vaisselle, chaussures, vĂȘtements, vieux linge ... Si ... [Lire la suite] Les Garanties Label EmmaĂŒs Paiement sĂ©curisĂ© Label EmmaĂŒs vous procure une expĂ©rience d’achat en ligne sĂ©curisĂ©e grĂące Ă  la technologie Hipay et aux protocoles 3D Secure et SSL. Satisfait ou remboursĂ© Nous nous engageons Ă  vous rembourser tout objet qui ne vous satisferait pas dans un dĂ©lai de 14 jours Ă  compter de la rĂ©ception de votre commande. PRIX ÉTAT VENDU PAR FERMER Ça va vous plaire Voici une sĂ©lection de produits similaires LesCouteliers Basques dans le Sud Ouest ! Article du 11 aoĂ»t 2009. Pascal Exposito, sacrĂ© artisan d'art. Entreprendre. Le coutelier a Ă©tĂ© distinguĂ© par la Chambre des MĂ©tiers du Pays Basque. Il se passe toujours quelque chose dans l'atelier des Couteliers Basques d'Arcangues. Ce printemps, la Chambre des MĂ©tiers de l'artisanat Les Couteliers Basques.
Abstract Index Outline Author's notes Text Bibliography Notes References About the authors Abstracts Touristes, gourmets, critiques gastronomiques et originaires de retour au pays ont le goĂ»t de l’Aubrac Ă  la bouche. Comment dĂ©finir ce goĂ»t associĂ© Ă  un nom de lieu ? Savoure-t-on un goĂ»t fortement ancrĂ©, ordinaire, exprimant les efforts quotidiens des cuisiniers pour agrĂ©menter les prĂ©parations culinaires de quelques additifs destinĂ©s Ă  complĂ©ter les besoins nutritionnels et Ă  rompre la monotonie gustative ? ApprĂ©cie-t-on un goĂ»t esthĂ©tisĂ© et mĂ©diatisĂ©, liĂ© Ă  la prĂ©fĂ©rence pour l’environnement des expĂ©riences gustatives et au choix du lieu oĂč naĂźt le dĂ©sir de goĂ»ter ? Le regard du chef cuisinier Michel Bras, natif, installĂ© Ă  Laguiole, triplement Ă©toilĂ©, mondialement rĂ©putĂ©, amoureux des paysages pĂ©trĂ©s de l’Aubrac et de ceux qui les habitent, permet d’affiner la question de la relation nouĂ©e entre la dimension organoleptique et un espace dĂ©fini. Taste of Aubrac is on the lips of tourists; gourmets, critics and natives going back home. How to define this taste associated to a place name? Shall one savoura taste firmly fixed, ordinary, expressing the everyday efforts of the cooks to embellish the culinary preparations with some additives complementing the nutritional needs and breaking the gustatory monotony? Or shall one appreciate a taste anestheticised and promoted through the media, linked to the preference for the environment of the gustative experiences and to the choice of the place where the desire for tasting was born? The vision of the three star well-known chef Michel Bras, native from Laguiole, who loves the stony landscapes of Aubrac and their inhabitants, allows to go further into the question of the relationship struck up between the organoleptic dimension and a defined of page Author's notesLa mise en idĂ©e est commune aux auteurs. La mise en mot est celle d’Olivier Etcheverria. Full text 1 "Il est gourmand comme la minette, comme la chatte" en patois auvergnat. Es goulard coumo lo mino1AbbĂ© Vayssier,Dictionnaire patois-français du dĂ©partement de l’Aveyron, 1979. 1À la faveur de l’engouement rĂ©cent pour le haut plateau de l’Aubrac, touristes, gourmets, critiques gastronomiques et originaires de retour au pays ont le goĂ»t de l’Aubrac Ă  la bouche un goĂ»t au sens de saveur original issu du terroir et pĂ©tri de cette nature si singuliĂšre et envoĂ»tante. Ainsi le journaliste Jean-Louis Galesne dĂ©finit-il l’expĂ©rience gustative proposĂ©e par le chef cuisinier Michel Bras On vient du monde entier rencontrer cet homme de foi qui a mis sa cuisine au service de la nature, et recompose dans l’assiette avec exactitude son image nourriciĂšre Ă  partir des ingrĂ©dients les plus divers, lĂ©gumes plus d’une centaine Ă  l’annĂ©e, herbes, fleurs, etc., extraits de la terre avec le plus grand soin. Des assiettes animĂ©es d’une multitude de combinaisons qu’il qualifie de ’niac’, structures d’élĂ©ments visuels, odorants et gustatifs, qui, assure-t-il, animent, dynamisent et provoquent la rĂ©flexion » Galesne, 2002. 2Mais de quel goĂ»t de l’Aubrac parle-t-on ? S’agit-il du goĂ»t forgĂ© par la nĂ©cessitĂ© exprimant les efforts quotidiens du cuisinier pour agrĂ©menter les prĂ©parations de quelques additifs destinĂ©s Ă  complĂ©ter les besoins nutritionnels et Ă  rompre la monotonie gustative ? Ou bien du goĂ»t esthĂ©tisĂ© et mĂ©diatisĂ© liĂ© Ă  la prĂ©fĂ©rence pour l’environnement des expĂ©riences gustatives et au choix du lieu oĂč naĂźt le dĂ©sir de goĂ»ter Plet, 1995 ? 3La rĂ©flexion porte sur les relations nouĂ©es entre la dimension organoleptique et un espace et sur les modalitĂ©s d’émergence et de dĂ©veloppement d’un goĂ»t dans un contexte spatial dĂ©fini Ă  travers la cuisine. Elle est nĂ©e d’entretiens avec Michel Bras, restaurateur triplement Ă©toilĂ©, natif, amoureux du lieu et de ceux qui l’habitent, aurĂ©olĂ© d’une notoriĂ©tĂ© internationale, dans la volontĂ© de mieux comprendre le rapport goĂ»t/ territoire. Car, en l’entendant, il semblait qu’il y avait deux façons de dĂ©finir le goĂ»t de l’Aubrac. La premiĂšre hypothĂšse est qu’il existe une ambiguĂŻtĂ© du sens de goĂ»t quand on l’associe Ă  un nom de lieu. La seconde est qu’il se dessine une complexification rĂ©cente de la caractĂ©risation du goĂ»t de l’Aubrac. 4On se propose donc ici de montrer le glissement d’un goĂ»t de l’Aubrac Ă  un autre. D’un goĂ»t du terroir... Saveurs ordinaires l’acide et le gras 2 Le mange-tout de Saint-Fiacre Phaseolus vulgaris est une variĂ©tĂ© trĂšs anciennement cultivĂ©e de ha ... 3 Petite poire locale produite dans le RougiĂ©, prĂ©parĂ©e en compote ou cuite au four. Il s’agit d’une ... 5La saveur acide dominait trĂšs nettement dans les prĂ©parations culinaires prĂ©parĂ©es par le groupe social qui habitait et mettait en valeur le haut plateau de l’Aubrac. Elle s’exprimait d’une part par l’aciditĂ© des produits locaux les lĂ©gumes verts chou, blette, mange-tout de Saint-Fiacre2, les herbes condimentaires oseille, ortie, pissenlit... et les rares fruits consommĂ©s pĂ©rous3 et d’autre part par l’aciditĂ© issue de la fermentation acide qui permettait de conserver sur de longues pĂ©riodes des productions saisonniĂšres les fromages et les vins de Marcillac au goĂ»t Ăącre et framboisĂ© reconnu. 6Le pain de l’Aubrac se distinguait aussi par son aciditĂ© prononcĂ©e. En effet, il Ă©tait fabriquĂ© avec du levain aigre qui permettait une meilleure conservation mais dĂ©veloppait une forte ĂącretĂ©. Pourtant, le pain Ă©tait l’aliment de base bien qu’il fĂ»t de mauvaise qualitĂ©, peu agrĂ©able au palais et relativement indigeste comme le rappelle Jean- Michel Guilcher dans une Ă©tude pluridisciplinaire consacrĂ©e Ă  l’Aubrac La plus grande pauvretĂ© rĂšgne sur les campagnes. Le cultivateur ne possĂšde rien, pas mĂȘme les meubles grossiers dont il se sert ; il n’a souvent pour toute nourriture que du fromage avec des chĂątaignes et des pommes de terre. Son pain, fait d’un tiers d’orge sur deux d’avoine, est peu substantiel, on en compte quatre livres par personnes ; dans deux cantons il est de seigle pur, mais dans le Causse il est souvent d’avoine seule » Guilcher, 1970-73, p. 19. 7Dans le mĂȘme temps, le pain Ă©tait Ă©galement un ingrĂ©dient essentiel de la cuisine. La patranque Ă©tait un plat de pain de campagne trempĂ© et liĂ© de tome fraiche de Laguiole. Les soupes se composaient de pain mouillĂ© de bouillon gras voire simplement d’eau chaude. Ainsi Jean-Michel Guilcher relate-t-il le souper d’un groupe de faneurs au XIXe siĂšcle sur le plateau A Chaudes-Aigues, ils feront halte. Une maison amie leur prĂȘtera une marmite. Ils y couperont du pain graissĂ© d’un peu de saindoux. Ils y verseront de l’eau chaude puisĂ©e Ă  la source publique. Ce sera leur soupe » Idem, p. 21. 4 CrĂȘpes de sarrasin arrosĂ©es d’huile de noix. 8De mĂȘme, le beurre burre de montanha, fabriquĂ© non pas Ă  partir du lait entier mais du petit lait rĂ©servĂ© aprĂšs le caillage lors de la fabrication de la tomme de Laguiole, prĂ©sentait un goĂ»t particuliĂšrement acide s’expliquant par la prĂ©sence de prĂ©sure. D’une maniĂ©re gĂ©nĂ©rale, les corps gras Ă©taient trĂ©s apprĂ©ciĂ©s et usitĂ©s en cuisine. Les pratiques culinaires rĂ©vĂ©laient l’utilisation des trois graisses principales le beurre aligot, fouace, gĂąteau Ă  la broche, les huiles de noix et d’olives estoufinado, pompe Ă  l’huile, bourriols4 et le saindoux ou graisse de porc salĂ©e pica-aucel, gargouilllou. 9Les associations culinaires gras /acide Ă©taient frĂ©quentes. Le pica-aucel en Ă©tait un exemple 5 Christian-Pierre Bedelet les estatjants del canton de La Giola, 2001, p. 208. Le jour oĂč l’on cuit le pain, maman prĂ©pare le pica-aucel. Elle hache du persil, des blettes, de l’ail, du lard cuit avec la soupe. Elle mĂ©lange ce hachis avec de la farine, des Ɠufs, un peu de lait. Elle ajoute des pruneaux secs en hiver et, Ă  la saison, des cerises. Sel et sucre Ă  volontĂ©. Elle le fait cuire Ă  la cocotte, dans le four Ă  pain. Il se mange froid ou chaud »5. 10Il pouvait ĂȘtre Ă©galement rĂ©alisĂ© avec de l’oseille, des orties, des pissenlits et des poires. Donner du goĂ»t 11Un goĂ»t Ă©lĂ©mentaire s’exprime par la valorisation quotidienne des bas morceaux et des sous-produits carnĂ©s et de la pomme de terre. 6 Le plat est cuisinĂ© le dimanche matin et dĂ©gustĂ© avant de se rendre Ă  l’église. Il est accompagnĂ© d ... 12Les prĂ©parations de sang et d’abats sont particuliĂšrement nombreuses et variĂ©es. Concernant la viande de porc, la courada est une saucisse de viande de porc coupĂ©e au couteau, agrĂ©mentĂ©e d’un mĂ©lange de cƓur, de rognon et de poumon cuit. Elle est consommĂ©e, soit demi-sĂšche, soit cuite dans un bouillon de lĂ©gumes avec des lentilles de la PlanĂšze. Les fricandeaux sont des boules de pĂątĂ© foie, poumon, hachis et rillons, blettes, choux enrobĂ©es par le pĂ©ritoine de l’animal. Dans les communes de La Trinitat et de Saint-Urcize, deux boudins sont confectionnĂ©s un boudin gras formĂ© de sang, de viande hachĂ©e, de biscuits, de sucre, de sel et de poivre enfilĂ© dans le gros intestin et un boudin maigre formĂ© de sang, de sel et de poivre enfilĂ© dans l’intestin grĂȘle. Concernant les autres viandes, les tripous6 rĂ©gion de Laguiole, de Saint-ChĂ©ly d’Aubrac et d’Aubrac ou trĂ©nel rĂ©gion de Millau ou encore pĂ©tites rĂ©gion d’Espalion sont des prĂ©parations de tripes farcies assaisonnĂ©es d’ail, d’oignon et de persil et agrĂ©mentĂ©es de jambon sec de porc, ficelĂ©es d’un boyau ou cousues puis cuites longtemps et doucement au four du boulanger Figure 1. Les tripous sont Ă  base de veau panse farcie de fraise et d’abats d’agneau selon une recette de GeneviĂšve Bouldoire en 1864. Ils sont roulĂ©s ou faconnĂ©s en boule. En 1948, G. Subervie prĂ©sente la recette de M. Laplange d’Entraygues qui se compose de tripes de mouton coupĂ©es en carrĂ© et farcies de lard, de poitrine, de jambon sec de porc et de pieds de mouton dĂ©sossĂ©s. Le trĂ©nel est essentiellement Ă  base de mouton, parfois de brebis gras-double et fressure ou de jeunes veaux selon une recette de Colette BarbĂ© en 1903. Les pĂ©tites sont Ă  base de pansettes d’agneau. 13Lors des repas familiaux exceptionnels et des jours de fĂȘte, le pastre est cuisinĂ©. Il s’agit de la poche du gros intestin du porc garnie des petits os du sternum encore charnus assaisonnĂ©s de sel, de poivre et d’ail, pendue Ă  cĂŽtĂ© des saucisses et des saucissons durant tout l’hiver avant d’ĂȘtre cuite dans une soupe. 7 Il s’agit du caillĂ© pressĂ©, non salĂ© et lĂ©gĂšrement fermentĂ©. 8 L’aligot Ă©tait servi par les religieux du plateau aux pĂšlerins en route vers Saint- 14Le goĂ»t de la pomme de terre est omniprĂ©sent. Le trĂšs cĂ©lĂšbre aligot est une prĂ©paration Ă  base de pommes de terre Ă©crasĂ©es et de crĂšme fraĂźche enrichie de tomme fraĂźche de Laguiole7. Son nom trouve son origine dans le mot baslatin aliquid qui signifie quelque chose Ă  manger »8. Dans son Dictionnaire, H. Affre revient sur l’étymologie du mot Ce mot français d’origine moderne a la mĂȘme signification que les mots patois oligot, oligouot qui dĂ©signent un mets particulier aux montagnes de Laguiole [...]. La recette de ce mets, qu’on chercherait vainement dans le parfait cuisinier’, est des plus simples. Dans une poĂȘle Ă  frire bien lavĂ©e et bien frottĂ©e, on met une quantitĂ© convenable de beurre frais et lorsque, sur un feu clair et rĂ©guliĂšrement entretenu, le beurre est fondu, on prend des pommes de terre prĂ©alablement cuites Ă  l’eau qu’on dĂ©pose dans le beurre et qu’on Ă©crase jusqu’à rĂ©duction. Cela fait, on prend, en quantitĂ© Ă©gale aux pommes de terre, de la tomme ou fromage encore imparfait qu’on divise en tranches aussi minces que possible et qu’on met Ă  son tour dans la poĂȘle [...]. On reconnaĂźt que la cuisson est suffisante et l’aligot prĂȘt Ă  ĂȘtre servi parce que la matiĂšre est devenue filante comme la fourme ou le gruyĂšre dans une soupe bien mitonnĂ©e » Affre, 1974. 15 Tourner » l’aligot demande une grande dextĂ©ritĂ©. En effet, une fois le fromage incorporĂ©, l’aligot doit ĂȘtre battu suffisamment longtemps pour qu’il file » en formant de longs rubans homogĂšnes et souples. Si la prĂ©paration est trop battue, elle casse ». Si elle est trop chauffĂ©e, elle granule et ne file » plus. Plus l’aligot file », plus il est rĂ©ussi. Le retortihat ou truffade rĂ©gion d’Espalion se compose de pommes de terre cuites en robe des champs, coupĂ©es en rondelles puis poĂȘlĂ©es avec de l’oignon. La prĂ©paration est recouverte de tranches Ă©paisses de tome fraĂźche de Laguiole. Le gargouillou est un plat de pommes de terre mouillĂ© d’eau et ajustĂ© d’une tranche de jambon cru de montagne pour donner du goĂ»t. Un rapport local Ă  la viande de bƓuf 9 PrĂ©cĂ©dĂ© de l’article dĂ©fini singulier, le mot montagne et non plateau dĂ©signe les monts d’Aubrac ... 16Il existe un rapport ancien et ancrĂ© Ă  la viande de bƓuf. Les vaches de race Aubrac occupent la montagne9 Ă©ponyme. Selon une particularitĂ© » soulignĂ©e dans l’Inventaire du patrimoine gastronomique de la rĂ©gion Midi-PyrĂ©nĂ©es, il s’agit d’une race rustique qui vit en symbiose avec le milieu naturel de l’Aubrac qui lui a donnĂ© son nom. Elle est bien adaptĂ©e et supporte les fortes amplitudes climatiques entre Ă©tĂ© et hiver » CNAC, 2000, p. 231. Le plateau est donc le berceau de cette race dĂ©crite dans une documentation interne du syndicat de dĂ©fense Union Aubrac les animaux ont une robe unicolore variant du fauve au gris froment, plus foncĂ©e sur l’encolure pour les mĂąles. Les muqueuses, la pointe des cornes et le bout de la queue sont noirs. Le tour du mufle et de l’Ɠil sont blancs soulignĂ©s de noir ». 10 À partir du XIIe siĂšcle, les abbayes d’Aubrac et de Bonneval offrirent le gĂźte et soignĂšrent les pĂš ... 17L’élevage est destinĂ© Ă  la production laitiĂšre Ă  orientation fromagĂšre10. Mais la viande de bƓuf d’Aubrac est particuliĂšrement rĂ©putĂ©e depuis le XVIIIe siĂšcle. Les bƓufs Ă©taient engraissĂ©s durant l’hiver et le printemps pour ĂȘtre consommĂ©s lors de la fĂȘte des Rameaux et Ă  PĂąques. La viande de bƓuf Ă©tait Ă©galement rĂ©guliĂšrement utilisĂ©e pour prĂ©parer des bouillons gras. Les plats de bƓuf ont toujours Ă©tĂ© garnis On ne s’étonnera pas que les plats de viande soient presque toujours des plats complets oĂč la viande et les lĂ©gumes ont cuits en mĂȘme temps. C’est une consĂ©quence directe des procĂ©dĂ©s de cuisson. Lorsque l’on porte un plat de viande au four du boulanger on ne va pas cuire des lĂ©gumes Ă  part, chez soi. Autant que le jus de la viande profite aux lĂ©gumes » Bras. 18Les saveurs sont fondues. 19Le goĂ»t de terroir est donc forgĂ© par le cuisinier. Il s’exprime par les tours de mains personnels du cuisinier pour donner du goĂ»t. Il n’est pas valorisĂ© c’est un goĂ»t dĂ©pendant du rapport Ă  la nĂ©cessitĂ© et au local mĂȘme si des Ă©changes avec l’extĂ©rieur existent. 
 Ă  un goĂ»t de pays 11 Le poĂšte Henri Pourrat en donne une description imagĂ©e "L’Aubrac, on y est dans l’air. Jamais, je ... 20MalgrĂ© des conditions climatiques hivernales particuliĂšrement rudes11 et des paysages Ă  l’allure dĂ©sertique et austĂšre, les regards extĂ©rieurs avivent une esthĂ©tisation du goĂ»t en relation Ă©troite avec le caractĂšre appĂ©tissant des paysages du plateau. Depuis une vingtaine d’annĂ©es, on assiste Ă  l’émergence d’un goĂ»t de l’Aubrac qui se charge d’une dimension visuelle l’esthĂ©tique des paysages voire pluri-sensorielle. RĂ©vĂ©lĂ© par le chef cuisinier Michel Bras, il est diffusĂ© par les gourmets, les touristes Ă©pris de culture paysanne, les nĂ©o-ruraux sous idĂ©ologie Ă©cologiste et les originaires de retour au pays. Stimulant les cinq sens, il figure l’Aubrac. Manger » les paysages de l’Aubrac Ă  la fourchette 21MalgrĂ© une relative banalitĂ© et une franche austĂ©ritĂ©, les paysages de l’Aubrac ont toujours fascinĂ©, envoĂ»tĂ© et attirĂ©. Julien Gracq donne une dĂ©finition poĂ©tique de cette petite immensitĂ© » Une attraction sans violence, mais difficilement rĂ©sistible, me ramĂšne d’annĂ©es en annĂ©es, encore et encore, vers les hautes surfaces nues — basaltes ou calcaires — du Centre et du Sud du Massif l’Aubrac, le CĂ©zalier, les PlanĂšzes, les Causses. Tout ce qui subsiste d’intĂ©gralement exotique dans le paysage français me semble cantonnĂ© lĂ  c’est comme un morceau de continent chauve et brusquement exondĂ© qui ferait surface au-dessus des sempiternelles campagnes bocagĂšres qui sont la banalitĂ© de notre terroir. Tonsures sacramentelles, austĂšres, dans notre chevelu arborescent si continu, images d’un dĂ©pouillement presque spiritualisĂ© du paysage, qui mĂȘlent indissociablement, Ă  l’usage du promeneur, sentiment d’altitude et sentiment d’élĂ©vation » Gracq, 1960. 22L’émergence du goĂ»t de pays est Ă  mettre en relation avec la demande sociale actuelle de consommation rĂ©elle et idĂ©elle de paysages qui se traduit, sur le plan gustatif, par le dĂ©sir de manger » les paysages Ă  la fourchette. Du cĂŽtĂ© de l’offre, pour le chef cuisinier Michel Bras, plat et plateau se rĂ©vĂšlent mutuellement dans une consubstantiation. Aussi la composition de ses assiettes montre-t-elle une ressemblance avec les paysages Mes assiettes racontent une histoire, retracent une dĂ©marche intuitive. Je veux qu’elles tĂ©moignent des paysages, des roches, des ciels et des lumiĂšres qui font ma vie » Bras. 23C’est pourquoi il a souhaitĂ© dessiner une salle de restaurant ouverte sur l’extĂ©rieur et a tournĂ© les tables vers le plateau de l’Aubrac Le corps principal — restaurant, accueil et salon — est une forme basaltique longiligne qui jaillit de la terre, biaise et massive, buron retrouvĂ©. Elle est le toit, elle flotte sur un soubassement de verre, qui la rend aĂ©rienne, contrastant avec son origine souterraine, amenant une conscience de jaillissement. La salle de restaurant s’ouvre sur l’extĂ©rieur, permettant Ă  la lumiĂšre de se glisser [...]. De ce lieu que nous avons voulu magique, l’Aubrac se met en scĂšne par des points de vue, des cadrages pour le plaisir de tous les sens. Un Aubrac qui nous rassure sur les vĂ©ritables valeurs du Bon et du Beau » Idem. 12 Selon le sociologue de l’alimentation Jean-Pierre Poulain, dans le cas d’une incorporation positive ... 24Du cĂŽtĂ© de la demande, le dĂ©gustateur communie donc avec l’environnement naturel de sorte qu’il ait le sentiment de l’incorporer ». Il s’agit d’une incorporation positive qui consiste Ă  ingĂ©rer les caractĂ©ristiques positives des paysages12. Tout en dĂ©gustant les produits cuisinĂ©s, le dĂ©gustateur communie directement avec les paysages qui les ont vus naĂźtre et communique, indirectement, avec les producteurs qui les ont façonnĂ©s Pitte, 1993. Bon et Beau13 le goĂ»t esthĂ©tisĂ© 13 Il s’agit de l’expression utilisĂ©e par Michel Bras pour prĂ©senter son rĂ©pertoire de producteurs " ... 25Il existe un double processus d’esthĂ©tisation du goĂ»t de l’Aubrac Ă  travers, d’une part la valorisation de ce qui est le plus ordinaire et d’autre part la mise en scĂšne de l’exceptionnel par le truchement de l’alliage du beau et du bon. 26Ainsi existe-t-il une rĂ©cupĂ©ration positivĂ©e des propriĂ©tĂ©s gustatives de l’Aubrac lisible, par exemple, Ă  travers la rĂ©appropriation du rapport Ă  la viande de bƓuf. La jolie description rĂ©alisĂ©e par Michel Bras est rĂ©vĂ©latrice À un moment oĂč la viande de bƓuf est en perte d’identitĂ©, en Aubrac, les pĂąturages nourrissent des bĂȘtes aux yeux ourlĂ©s de noir qui offrent une alternative rassurante quant Ă  l’avenir de la filiĂšre viande de goĂ»t. CertifiĂ© par un Label rouge, le bƓuf fermier Aubrac offre une viande mĂ»re qui renoue avec notre mĂ©moire. Elle est belle Ă  regarder, prĂ©sentant une pigmentation rouge rubis, elle sent bon, offrant cette odeur franche pleine de promesses. Elle est goĂ»teuse, proposant une texture, une mĂąche qui peut parfois dĂ©ranger mais qui est Ô combien rassurante sur son origine ». 27Aussi propose-t-il de dĂ©guster la CĂŽte de bƓuf Aubrac — pure race — rĂŽtie Ă  la braise ; beurre mousseux au lard et Ă  l’ail, riz au gras et blette ou encore la Hampe de bƓuf Aubrac — pure race — poĂȘlĂ©e ; croquettes de pomme de terre au fromage de Laguiole, jus aux truffes. 28Mais, il existe Ă©galement une esthĂ©tisation qui se prĂ©sente comme un jeu qui exacerbe la relation au terroir, mais la sort du pĂ©rimĂštre gĂ©ographique strict du plateau et du caractĂšre ordinaire et quotidien. Il s’agit d’une interprĂ©tation impressionniste qui modifie le rapport au goĂ»t et le recharge symboliquement. Le plat intitulĂ© Ombre et lumiĂšre, la lotte de MĂ©diterranĂ©e pochĂ©e Ă  l’huile d’olive noire ; cĂŽtes et feuilles de moutarde est en effet, selon Michel Bras, le plus reprĂ©sentatif de l’environnement paysager. Le poĂšte Patrick Mialon dĂ©finit cette ambiance dont est inspirĂ©e la recette. Et pourtant, plus que tout, c’est vers le gris, lĂ -bas, que vont ma prĂ©fĂ©rence et ma fascination. Plus exactement au rayonnement subtil Ă©manant de cette presque absence de couleur, cette dispendieuse nullitĂ© se faisant jour — la lumiĂšre dans sa nuditĂ© —, ce refus de trancher entre clair et obscur qui fait toute l’intenable beautĂ© de la valse-hĂ©sitation chromatique Ă  laquelle se livrent ces tourbillonnants, ses Ă©poustouflants, presque irrĂ©els nuages dans le dĂ©calque de l’azur. Ni blanc, ni noir mais blanc et noir. Gris. Gris mĂ©tallique de ces beaux ciels d’étĂ©, enceints d’orages magnĂ©tiques, lourds de menaces et qui font retentir jusqu’à l’assourdissement le vert subitement plus profond des pĂąturages comme un tambour battant le rappel d’une promesse indĂ©livrable. Gris d’encre des ciels en cendres, dĂ©composĂ©s, maculĂ©s comme buvard sous la plume du cancre, aux reflets irisĂ©s de ce bleu dĂ©lavĂ©, dĂ©lurĂ©, presque maladif Ă  force d’ĂȘtre sombre, de ce mauve d’outre-monde [...] » Mialon, 1999. 29Le plat est ainsi nĂ© de l’observation d’une portion du plateau de l’Aubrac lorsque les cumulus jouent avec le soleil C’est un ciel d’orage plombĂ© avec une trouĂ©e lumineuse juste au dessus du puech del pont ; et cela ne peut s’appeler ’qu’ombre et lumiĂšre’. Vous dĂ©taillez le filet sur son coulis d’olives noires ; et vous contemplez l’éclat nacrĂ© Ă©mergeant du plomb ; au-delĂ  de la perception consciente des aliments prĂ©sentĂ©s, le jeu des formes, des matiĂšres, des couleurs et de la lumiĂšre insinue en vous une inconsciente beautĂ©, d’autant plus puissante que vous avez confiance en celui qui l’a mijotĂ©e ! Et tandis que s’opĂšre en vous cette alchimie visuelle, l’arĂŽme vous pĂ©nĂštre jusqu’aux moelles, et voici que votre corps s’apprĂȘte. Le nez s’active. Les fumets suscitent en vous de vastes inspirations. Vos papilles en alerte s’éveillent. Vos mains se mettent alors Ă  l’ouvrage et vous portez Ă  vos lĂšvres une premiĂšre bouchĂ©e avant le goĂ»t, le toucher » Bras. 30Ainsi, alors mĂȘme que ce plat emblĂ©matique ne valorise aucun produit issu du plateau, il reste le plus reprĂ©sentatif de l’Aubrac dans la mesure oĂč il traduit trĂšs fidĂšlement sa beautĂ© paysagĂšre et met tous les sens en Ă©veil. 31Le plat apparaĂźt donc chez Michel Bras comme la matĂ©rialisation, d’une part d’une intimitĂ© personnelle et familiale avec le plateau, et d’autre part d’un regard esthĂ©tique sur un paysage Ă  un moment donnĂ© sur une impression » de paysage au sens pictural. Le goĂ»t de l’Aubrac in situ 32Le goĂ»t de pays se charge d’une nouvelle dimension de la relation entre l’organoleptique et le territoire gĂ©ographique la prĂ©sence in situ. Il n’est possible de goĂ»ter que si l’on est dans le paysage. Le goĂ»t de pays est forgĂ© par le cuisinier mais aussi par le dĂ©gustateur. De la part du cuisinier, il est liĂ© Ă  la prĂ©fĂ©rence pour cuisiner lĂ  et au choix du lieu oĂč naĂźt la volontĂ© de cuire et d’assaisonner des produits. De la part du dĂ©gustateur, il est liĂ© Ă  la prĂ©fĂ©rence pour goĂ»ter lĂ  et au choix du lieu oĂč naĂźt le dĂ©sir de manger et de boire. 33Tout en valorisant l’innovation culinaire, la dĂ©gustation in situ se recharge de la mĂ©moire gustative. Aussi cette relation cuisinier / dĂ©gustateur / paysage revĂȘt-elle deux aspects. D’une part, le goĂ»t affectif de l’enfance est re-convoquĂ© avec, par exemple, le Bouillon froid Ă  l’orge, du caillĂ© de vache d’ici et de jeunes blettes ; accompagnĂ© d’une tartine au gras de jambon. Il s’agit de se remĂ©morer le plaisir de goĂ»ter aux mouillettes et au pain trempĂ© de l’enfance. D’autre part, le goĂ»t quotidien est rĂ©interprĂ©tĂ© avec le cĂ©lĂšbre Gargouillou de jeunes lĂ©gumes relevĂ© d’herbes champĂȘtres et de graines germĂ©es, qui se prĂ©sente comme une actualisation / innovation du gargouillou de pommes de terre. Dans le mĂȘme esprit, Provocant mais tellement gourmand, Ă  grignoter, la gaufrette de pommes de terre, crĂšme au beurre noisette et caramel au beurre salĂ© ou encore Comme une tarte, Sur une croĂ»te de pain au noix des tiges de rhubarbe, peau de lait et liqueur douce aux fraises, sont deux prĂ©parations sucrĂ©es rappelant Ă  la fois les deux aliments de base des habitants du plateau et les goĂ»ters cĂąlins et sĂ©curisants composĂ©s de tranches de pain accompagnĂ©es d’un morceau de sucre humidifiĂ© ou d’une tartine garnie de peau de lait. 34Une nouvelle façon de goĂ»ter le pays in situ Ă©merge. Une façon d’affirmer que l’on ne peut pas retrouver ce goĂ»t ailleurs. Durant la pĂ©riode de la diaspora aveyronnaise, il Ă©tait possible de trouver le goĂ»t de l’Aubrac en dĂ©gustant un plat dans un cafĂ©-charbon Ă  Paris, chez un bougnat. Aujourd’hui, il faut se rendre in situ pour retrouver ce goĂ»t de l’Aubrac, ce goĂ»t heureux » inscrit en mĂ©moire. 35Il existe donc deux goĂ»ts de l’Aubrac. Le goĂ»t du terroir se dĂ©finit comme l’expression d’un rapport aux produits Ă  disposition alors que le goĂ»t de pays se rĂ©vĂšle comme la matĂ©rialisation d’un rapport aux paysages. Le premier traduit un rapport nourricier Ă  la nature en terme de ressource et le second un rapport esthĂ©tique. Mais l’un ne se substitue pas Ă  l’autre. Ne s’excluant pas mutuellement, il se produit un mĂ©lange. En effet, ce glissement d’un goĂ»t du terroir Ă  un goĂ»t de pays n’induit pas l’oubli des fondements gustatifs. Ainsi l’habitant du plateau, connaisseur du goĂ»t du terroir peut-il tout Ă  fait rĂ©aliser une nouvelle expĂ©rience gustative en dĂ©couvrant le goĂ»t de pays Ă  travers les compositions paysagĂšres de Michel Bras. Inversement, le touriste ou le gourmet allĂ©chĂ© par le goĂ»t de pays largement mĂ©diatisĂ© et diffusĂ© internationalement peut-il apprĂ©hender le goĂ»t de l’aligot tel qu’on le fait encore dans quelques burons. Le goĂ»t de pays est complexe il renvoie au gustatif mais aussi au visuel et, plus largement, aux cinq sens. Les autres dimensions visuelle, tactile... de l’Aubrac sont donc revisitĂ©es Ă  travers le goĂ»t invitant Ă  la pluri-sensorialitĂ©. 36Aussi, Ă  travers l’exemple du chef cuisinier Michel Bras, assiste-t-on Ă  la construction d’une restauration qui s’appuie sur les piliers du goĂ»t local et qui, dans le mĂȘme temps, le rĂ©interprĂšte, le recharge, le rĂ©nove, et l’esthĂ©tise en y instillant de la crĂ©ativitĂ©. L’Aubrac fait donc le goĂ»t. Et le goĂ»t fait aussi l’Aubrac. Ce goĂ»t possĂšde la couleur de l’Aubrac, l’odeur de l’Aubrac, la texture de l’Aubrac... mais que reste-t-il de l’Aubrac ? Top of page Bibliography AFFRE, H., 1974, Dictionnaire des institutions, mƓurs et coutumes du Rouergue, Rodez, Edition CarrĂšre. BEDEL, 2001, Laguiole, Rodez, Al canton, Aveyron-Mission dĂ©partementale de la culture. BESSIERE, J., 2001, Valorisation du patrimoine gastronomique et dynamiques du dĂ©veloppement territorial le haut plateau de l’Aubrac, le pays de Roquefort et le PĂ©rigord noir, Paris, L’Harmattan. BETEILLE, R., 1973, La vie quotidienne en Rouergue avant 1914, Paris, Hachette. BRAS, M., 1991, Le livre de Michel Bras, Rodez, Éditions du Rouergue. BRAS, M., 1993, Les carnets de Michel Bras. Desserts, Rodez, Éditions du Rouergue. BRAS, M., 1995, Les carnets de Michel Bras. Petits festins, Rodez, Éditions du Rouergue. BRAS, M., 2002, Bras. Laguiole. Aubrac. France, Rodez, Éditions du Rouergue. 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Il est accompagnĂ© de pommes de terre et de croĂ»tons de pain frits. 7 Il s’agit du caillĂ© pressĂ©, non salĂ© et lĂ©gĂšrement fermentĂ©. 8 L’aligot Ă©tait servi par les religieux du plateau aux pĂšlerins en route vers Saint- Jacques-de-Compostelle qui demandaient le couvert Ă  la dĂŽmerie d’Aubrac. 9 PrĂ©cĂ©dĂ© de l’article dĂ©fini singulier, le mot montagne et non plateau dĂ©signe les monts d’Aubrac et, plus prĂ©cisĂ©ment, les pĂątures situĂ©es Ă  une altitude supĂ©rieure Ă  1000 mĂštres. 10 À partir du XIIe siĂšcle, les abbayes d’Aubrac et de Bonneval offrirent le gĂźte et soignĂšrent les pĂšlerins qui cheminaient vers Saint-Jacques-de-Compostelle. On dit que ce sont les moines qui auraient fixĂ© les rĂšgles de fabrication du fromage en vue de profiter de la production laitiĂšre printaniĂšre et estivale pour la nourriture hivernale des pĂšlerins. En 1897, les fromagers de la montagne se regroupĂšrent Ă  Laguiole sous l’égide d’un syndicat de vente du fromage, reconverti en 1936 en syndicat de dĂ©fense. La tomme de Laguiole Ă©tait fabriquĂ©e dans les mazucs ou burons, cabanes de bergers localisĂ©es dans les estives. Le goĂ»t particulier du fromage s’expliquerait par la richesse exceptionnelle de la flore du plateau qui compte entre 1 800 et 2000 plantes diffĂ©rentes. 11 Le poĂšte Henri Pourrat en donne une description imagĂ©e "L’Aubrac, on y est dans l’air. Jamais, je n’ai eu ailleurs un tel sentiment d’ĂȘtre au milieu de l’air. Je ne sais pas, c’est le site, sans doute, ces longs pacages nus, et pas d’arbre, Ă  peine de loin en loin de curieux hĂ©rissons de basalte ; des bandes de montagnes et des bandes de vaches qui vaquent sans chien entre d’interminables cordons de pierres grises. C’est cela, et puis surtout, c’est ce cristal, ce goĂ»t cru du vent, d’herbes amĂšres, d’eau de neige et ces riviĂšres pavĂ©es oĂč l’eau glacĂ©e de truites court sur les hexagones de basalte". 12 Selon le sociologue de l’alimentation Jean-Pierre Poulain, dans le cas d’une incorporation positive, le mangeur devient ce qu’il consomme et fait siennes les qualitĂ©s du plat et donc, Ă  travers lui, les qualitĂ©s du paysage auquel il ressemble. Cette contamination positive se produit dans le cas oĂč le mangeur est rĂ©ceptif et l’aliment consommĂ© positif. Dans ce cas, "le mangeur se laisse pĂ©nĂ©trer, envahir, contaminer par les qualitĂ©s positives de l’aliment [...]. Cette attitude est Ă©galement celle de la communion eucharistique", Sociologies de l’alimentation, Paris. PUF, collection Sciences sociales et sociĂ©tĂ©s, 2002. 13 Il s’agit de l’expression utilisĂ©e par Michel Bras pour prĂ©senter son rĂ©pertoire de producteurs "Dans ce document, nous avons recueilli, rassemblĂ© les donnĂ©es pour vous dire haut et fort que nos producteurs font partie de la famille des faiseurs du Beau et du Bon".Top of page References Bibliographical reference Olivier Etcheverria and Michel Bras, “Existe-t-il un goĂ»t de l’Aubrac ?”, GĂ©ographie et cultures, 50 2004, 63-75. Electronic reference Olivier Etcheverria and Michel Bras, “Existe-t-il un goĂ»t de l’Aubrac ?”, GĂ©ographie et cultures [Online], 50 2004, Online since 13 August 2022, connection on 25 August 2022. URL DOI of page Copyright All rights reservedTop of page
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fromage et couteau du sud ouest de la france