L'article 9 de la loi du 30 octobre 2007 instituant un ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© CGLPL permet Ă cette autoritĂ©, lorsqu'elle constate une violation grave des droits fondamentaux des personnes privĂ©es de libertĂ©, de communiquer sans dĂ©lai aux autoritĂ©s compĂ©tentes ses observations, de leur impartir un dĂ©lai pour y rĂ©pondre et, Ă l'issue de ce dĂ©lai, de constater s'il a Ă©tĂ© mis fin Ă la violation signalĂ©e. S'il l'estime nĂ©cessaire, le CGLPL rend immĂ©diatement public le contenu de ses observations et des rĂ©ponses prĂ©sentes recommandations ont Ă©tĂ© adressĂ©es au garde des sceaux, ministre de la justice. Un dĂ©lai de trois semaines lui a Ă©tĂ© imparti pour faire connaĂźtre ses observations. La rĂ©ponse reçue au terme de ce dĂ©lai est ci-aprĂšs visite de la maison d'arrĂȘt des hommes, dĂ©nommĂ©e grand quartier », du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes, effectuĂ©e par douze contrĂŽleurs du 3 au 14 octobre 2016 a donnĂ© lieu au constat d'un nombre important de dysfonctionnements graves qui permettent de considĂ©rer que les conditions de vie des personnes dĂ©tenues constituent un traitement inhumain ou dĂ©gradant au sens de l'article 3 de la Convention europĂ©enne des droits de l' situation semble ĂȘtre le rĂ©sultat d'une Ă©volution relativement rĂ©cente, dans la mesure oĂč la visite du mĂȘme Ă©tablissement, rĂ©alisĂ©e en janvier 2012, n'avait pas conduit le CGLPL Ă des constats La surpopulation, cumulĂ©e Ă l'Ă©tat des locaux et au manque d'effectifs, ne permet pas une prise en charge respectueuse des droits fondamentaux des personnes Le niveau inacceptable de la surpopulation pĂ©nale entraĂźne des conditions d'hĂ©bergement indignesSi l'on observe l'Ă©volution de la population pĂ©nale hĂ©bergĂ©e dans l'ensemble du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes sur une pĂ©riode de dix ans, la dĂ©gradation de la situation apparaĂźt de maniĂšre Ă©vidente et massive 200620072008200920102011201220132014201520161 9602 2752 2592 2652 3962 5662 5112 6122 7202 7692 989Sur la pĂ©riode, l'augmentation de la population pĂ©nale est donc supĂ©rieure Ă 52 %.Pour la maison d'arrĂȘt des hommes, le taux d'occupation moyen est de 188 %, mais cette moyenne recouvre d'importantes disparitĂ©s. La maison d'arrĂȘt est organisĂ©e en trois bĂątiments, dĂ©nommĂ©s division », chacune d'elles ayant une vocation propre et les spĂ©cificitĂ©s qui s'y premiĂšre division accueille le quartier des arrivants, le quartier d'isolement, l'unitĂ© dĂ©diĂ©e aux personnes dont l'infraction est liĂ©e Ă une pratique radicale de l'islam ainsi que les lieux d'hĂ©bergement des personnes dĂ©tenues dont l'affaire a Ă©tĂ© mĂ©diatisĂ©e. Cette division hĂ©berge 614 personnes pour une capacitĂ© thĂ©orique de 386 places ; son taux d'occupation est donc de 159 %.La deuxiĂšme division, qui hĂ©berge des condamnĂ©s Ă 92 % dans une aile et des prĂ©venus Ă plus de 70 % dans l'autre aile, compte 862 personnes dĂ©tenues pour une capacitĂ© thĂ©orique de 432 places ; son taux d'occupation est donc supĂ©rieur Ă 199 %.La troisiĂšme division hĂ©berge une proportion importante de personnes Ă©trangĂšres et les personnes dĂ©tenues qui travaillent en cellule ou en atelier ou qui suivent un enseignement ; elle compte 861 personnes dĂ©tenues pour une capacitĂ© thĂ©orique de 428 places ; son taux d'occupation est donc de 201 %.Les conditions d'encellulement se trouvent dĂšs lors trĂšs dĂ©gradĂ©es. Rappelons qu'Ă Fresnes toutes les cellules sont Ă peu prĂšs identiques. Ce sont des cellules individuelles, d'une taille voisine de 10 m2. Pourtant on n'y trouve que 296 cellules occupĂ©es par une seule personne, 350 cellules occupĂ©es par deux personnes et 421 cellules occupĂ©es par trois personnes. DĂšs lors, c'est seulement 13 % environ de la population qui bĂ©nĂ©ficie d'un encellulement individuel, 31 % environ qui partage une cellule Ă deux et prĂšs de 56 % qui vit Ă trois dans une cellule. En troisiĂšme division, la moins bien lotie, seul un condamnĂ© sur huit est seul en cellule et plus de la moitiĂ© d'entre eux sont dans des cellules occupĂ©es par trois personnes ; prĂšs du tiers des prĂ©venus partagent leur cellule avec au moins un condamnĂ© ; la sĂ©paration des prĂ©venus et des condamnĂ©s n'est donc en aucune maniĂšre hauteur sous plafond des cellules a permis d'Ă©viter l'installation de matelas au sol en superposant trois lits. NĂ©anmoins, dans des cellules dont la surface n'atteint pas 10 m2, une fois dĂ©duite l'emprise des lits, des toilettes et de la table, trois personnes doivent vivre dans un espace d'environ 6 m2. Les toilettes, qui ne sont pas totalement isolĂ©es du reste de la piĂšce, le dĂ©labrement de l'immobilier et l'hygiĂšne dĂ©plorable rendent le confinement plus intolĂ©rable d'unitĂ©s ou de quartiers spĂ©cifiques qui permettent d'atteindre ponctuellement l'objectif d'encellulement individuel aggrave par ailleurs la promiscuitĂ© pour ceux qui ne relĂšvent pas de ces rĂ©gimes. Le CGLPL avait du reste soulignĂ© cette difficultĂ© dans son avis du 7 juin 2016 relatif Ă la prise en charge de la radicalisation islamiste en milieu carcĂ©ral 1.Cette situation est trĂšs en deçà des normes fixĂ©es par le ComitĂ© europĂ©en pour la prĂ©vention de la torture CPT, qui prĂ©voient que les dĂ©tenus doivent bĂ©nĂ©ficier, hors espace sanitaire, de 6 m2 au moins pour une cellule individuelle, 10 m2 pour deux et 14 m2 pour trois 2. La surpopulation n'est bien sĂ»r pas unique dans les Ă©tablissements pĂ©nitentiaires français, mais Ă Fresnes, son caractĂšre massif et durable lui confĂšre un caractĂšre particuliĂšrement le contexte d'une surpopulation pĂ©nale inacceptable au niveau national taux d'occupation global de 117 % au 1er octobre 2016, de 140 % pour les seules maisons d'arrĂȘt, on ne peut tolĂ©rer qu'un Ă©tablissement subisse une charge totalement disproportionnĂ©e. MalgrĂ© les projets annoncĂ©s pour rĂ©sorber globalement la surpopulation pĂ©nale Ă moyen terme, il est nĂ©cessaire que celle de Fresnes diminue rapidement de maniĂšre consĂ©quente. La suppression immĂ©diate des encellulements Ă trois 421 cellules doit ĂȘtre la premiĂšre Ă©tape de cette rĂ©duction ; elle aurait pour effet de ramener la population dĂ©tenue Ă Fresnes lĂ©gĂšrement au-dessus de son niveau de 2012. Bien entendu cette mesure urgente ne saurait suffire Ă rĂ©gler le Les locaux inadaptĂ©s et l'hygiĂšne dĂ©sastreuse prĂ©sentent des risques avĂ©rĂ©s pour la santĂ© des personnes dĂ©tenues et des surveillantsLe bĂątiment, de conception trĂšs ancienne, n'a manifestement pas bĂ©nĂ©ficiĂ© des investissements minimaux nĂ©cessaires aux exigences contemporaines et au respect de conditions d'hygiĂšne acceptables, fussent-elles l'exiguĂŻtĂ© dĂ©jĂ mentionnĂ©e des locaux d'hĂ©bergement, l'espace consacrĂ© aux cours de promenade et aux parloirs est structurellement parloirs sont constituĂ©s de boxes de 1,3 ou 1,5 m2 dans lesquels deux personnes ne peuvent se tenir assises face Ă face qu'en croisant leurs jambes alors que, pourtant, on y installe de maniĂšre habituelle une personne dĂ©tenue et trois visiteurs et, le cas Ă©chĂ©ant, des enfants. L'absence d'aĂ©ration et l'accumulation de salpĂȘtre et de crasse sur les murs en font des lieux indignes, tant pour les personnes dĂ©tenues que pour leurs visiteurs. Le rapport du CGLPL de 2012 avait du reste soulignĂ© le caractĂšre inadaptĂ© des parloirs sous-dimensionnĂ©s, sans confidentialitĂ© et sans aĂ©ration ».Les cours de promenade sont exiguĂ«s et dĂ©pourvues de bancs et d'abris. En l'absence de toilettes, les personnes dĂ©tenues urinent dans des bouteilles qu'elles projettent ensuite par-dessus les murs. Il n'est pas rare que l'on voie plus de vingt-cinq personnes dans un espace d'environ 45 c'est l'Ă©tat d'hygiĂšne dĂ©plorable de l'Ă©tablissement qui constitue l'anomalie la plus grave, tant pour les personnes dĂ©tenues que pour le rats Ă©voluent en masse au pied des bĂątiments, dans les cours de promenade et aux abords des bĂątiments tout au long de la journĂ©e. Ils ne s'effraient pas de la prĂ©sence d'ĂȘtres humains ; on ne peut Ă©viter de piĂ©tiner leurs excrĂ©ments ; ils sont prĂ©sents jusque dans la cour d'honneur de l'Ă©tablissement. L'odeur persistante de leur pelage, de leurs excrĂ©ments et de leurs cadavres s'ajoute Ă celle des amas d'ordures qui jonchent le pied des bĂątiments. Cette pollution contribue du reste elle-mĂȘme Ă entretenir la prĂ©sence des rongeurs ; elle rĂ©sulte certes en partie d'actes d'incivilitĂ©, mais aussi d'autres facteurs tels que la promiscuitĂ© en cellule, l'absence de rĂ©frigĂ©rateurs ou la taille insuffisante des poubelles. Les mesures nĂ©cessaires pour prĂ©venir et traiter cette pollution ne sont pas l'intĂ©rieur des bĂątiments, les rats sont moins visibles mais leur prĂ©sence se manifeste sporadiquement ; selon plusieurs tĂ©moignages du personnel, un rat s'est introduit dans le lit d'un surveillant de permanence qui a dĂ» subir un traitement prĂ©ventif de la leptospirose et il arrive que l'on voie l'urine des rats s'Ă©couler de faux comportements adaptĂ©s » Ă cette nuisance permanente se sont dĂ©veloppĂ©s les personnes dĂ©tenues ne s'asseyent plus au sol dans les cours de promenade, mais doivent se contenter de s'accroupir ou de s'adosser, et lorsqu'elles veulent jouer aux cartes, elles ne les posent pas par terre mais dans les mains d'un codĂ©tenu, qui servent de table de conditions de vie sont indignes et portent directement atteinte Ă la santĂ© des personnes, personnel et dĂ©tenus, en particulier lorsque ces derniers sont affectĂ©s Ă un travail de nettoyage comme les auxiliaires abords » sans aucune prĂ©caution d'hygiĂšne et de sĂ©curitĂ© cette annĂ©e, deux cas graves de leptospirose liĂ©s Ă la prĂ©sence des rats ont Ă©tĂ© signalĂ©s Ă l'Institut national de veille est Ă©galement infestĂ© par les punaises de lit. Entre mars et octobre 2016, 281 cas ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©s Ă l'unitĂ© sanitaire, dont 63 % dans la troisiĂšme division, la plus surpeuplĂ©e. La promiscuitĂ©, 22 heures sur 24, dans les cellules accroĂźt la gravitĂ© de cette situation. Les contrĂŽleurs ont pu observer que de nombreuses personnes dĂ©tenues prĂ©sentaient de multiples traces de piqĂ»res. L'unitĂ© sanitaire considĂšre que les piqĂ»res des punaises sont Ă l'origine d'environ 10 % des visites effectuĂ©es pour les soins somatiques. Comme la prĂ©sence des rats, celle de ces insectes porte donc Ă la fois atteinte Ă la dignitĂ© et Ă la santĂ© des personnes dĂ©tenues et des professionnels prĂ©sents dans l' prĂ©sence des rats et des punaises n'est ignorĂ©e ni de la direction, ni des autoritĂ©s de l'administration pĂ©nitentiaire, ni mĂȘme des partenaires de l'Ă©tablissement. Elle a Ă©tĂ© clairement Ă©voquĂ©e le 10 mai 2016 lors du conseil d'Ă©valuation de l'Ă©tablissement 3. Pourtant, elle n'a pas Ă©tĂ© traitĂ©e par des mesures proportionnĂ©es au problĂšme les protocoles de dĂ©sinfection et de dĂ©ratisation mis en place par l'Ă©tablissement sont ponctuels, partiels et inefficaces, l'infection par les punaises a redoublĂ© en septembre et les rats sont plus que jamais Ă plusieurs reprises par des personnes dĂ©tenues, le CGLPL a interrogĂ© la direction du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes dĂšs le dĂ©but de l'annĂ©e 2016. Celle-ci s'est contentĂ©e de mesures insuffisantes et de rĂ©ponses rhĂ©toriques dĂ©pourvues de tout lien avec la rĂ©alitĂ© qui a pu ĂȘtre observĂ©e quelques mois plus l'occasion d'un de ces Ă©changes, le chef d'Ă©tablissement rĂ©pondait le 26 mai 2016 par une liste vague des diligences mises en Ćuvre, qui n'incluait aucune mesure dĂ©fensive » ou systĂ©mique » notamment sur l'Ă©tanchĂ©itĂ© des rĂ©seaux d'assainissement et il concluait vous constaterez que la plupart des actions sont rĂ©alisĂ©es, ou en cours de rĂ©alisation. Il m'est fait Ă©tat que les actions entreprises ont eu pour effet de rĂ©duire la prĂ©sence de rongeurs de maniĂšre significative. Des travaux importants demeurent Ă prĂ©voir et doivent conforter l'inflexion constatĂ©e. J'ai bon espoir qu'ils permettront de limiter ce phĂ©nomĂšne qui fait l'objet de mon attention et mobilise mes services. »Cette lettre, produite devant le tribunal administratif de Melun, saisi le 3 octobre 2016 par la section française de l'Observatoire international des prisons OIP, semble avoir servi de fondement Ă la dĂ©cision de la juridiction et emportĂ© sa conviction. La juridiction administrative prĂ©cise en effet dans sa dĂ©cision du 6 octobre 2016 que l'administration, en l'occurrence, dĂ©montre que la situation est en voie d'amĂ©lioration » et enjoint l'administration pĂ©nitentiaire de prendre dans les meilleurs dĂ©lais les mesures prĂ©vues. On peut cependant craindre que le respect de cette injonction ne soit pas de nature Ă rĂ©soudre la difficultĂ© rencontrĂ©e car les mesures prĂ©vues par l'administration ne semblent pas ĂȘtre d'une portĂ©e trĂšs diffĂ©rente de celles qui ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© prises en vain. L'amĂ©lioration allĂ©guĂ©e en mai par le directeur du centre pĂ©nitentiaire n'est en rien conforme Ă la rĂ©alitĂ© observĂ©e quatre mois plus tard. Le CGLPL ne peut donc que s'Ă©tonner que l'administration se soit prĂ©value de ce courrier devant un juge Ă une date oĂč son caractĂšre irrĂ©aliste Ă©tait devenu CGLPL estime que la situation observĂ©e Ă la maison d'arrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes est comparable Ă celles que la Cour europĂ©enne des droits de l'homme a considĂ©rĂ©es comme une violation de l'art. 3 de la Convention europĂ©enne des droits de l'homme dans l'arrĂȘt Canali contre France du 25 avril 2013, qui indique que l'effet cumulĂ© de la promiscuitĂ© et des manquements relevĂ©s aux rĂšgles d'hygiĂšne a provoquĂ© chez le requĂ©rant des sentiments de dĂ©sespoir et d'infĂ©rioritĂ© propres Ă l'humilier et Ă le rabaisser. DĂšs lors, la Cour estime que ces conditions de dĂ©tention s'analysent en un traitement dĂ©gradant au sens de l'article 3 de la Convention. »Cette situation contrevient Ă©galement aux obligations que l'article 22 de la loi pĂ©nitentiaire du 24 novembre 2009 impose Ă l'Etat L'administration pĂ©nitentiaire garantit Ă toute personne dĂ©tenue le respect de sa dignitĂ© et de ses droits. »La rĂ©novation du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes constitue une urgence, notamment en ce qui concerne les locaux d'hĂ©bergement, les parloirs et les cours de promenade. Sans l'attendre, des mesures de dĂ©ratisation et de dĂ©sinsectisation d'une ampleur adaptĂ©e Ă la situation, avec obligation de rĂ©sultat, doivent ĂȘtre mises en Ćuvre L'insuffisance de l'effectif du personnel, de sa formation et de son encadrement rend impossible le respect des droits fondamentaux des personnes dĂ©tenuesSur la base de l'Ă©tat des effectifs prĂ©sents au 1er octobre 2016, l'Ă©tablissement connaĂźt une insuffisance de personnel, au regard de son effectif thĂ©orique, pour tous les grades 6 directeurs prĂ©sents sur l'ensemble du centre pĂ©nitentiaire pour un effectif thĂ©orique de 8, soit - 25 % ;18 officiers prĂ©sents Ă la maison d'arrĂȘt des hommes pour un effectif thĂ©orique de 26, soit - 30 % ;676 surveillants et gradĂ©s prĂ©sents Ă la maison d'arrĂȘt des hommes pour un effectif thĂ©orique de 703, soit - 4 %.Par rapport Ă la situation de 2012, la dĂ©gradation observĂ©e est significative l'effectif des surveillants et gradĂ©s est quasi stable alors que celui de la population incarcĂ©rĂ©e a augmentĂ© de prĂšs de 20 % sur la revanche, l'effectif de l'encadrement, directeurs et officiers, a connu une baisse trĂšs significative qui n'est pas sans consĂ©quence sur la prise en charge de la population la duretĂ© des conditions de travail, l'absentĂ©isme, paradoxalement, est contrĂŽleurs ont Ă©tĂ© en permanence tĂ©moins du travail effrĂ©nĂ© des surveillants soumis Ă une pression constante qui les empĂȘche de faire face Ă leur programme et aux multiples sollicitations des personnes dĂ©tenues. Le simple fait d'ouvrir et fermer les portes, sans mĂȘme attendre qu'une personne dĂ©tenue mette quelques secondes Ă sortir, ce qui est pourtant inĂ©vitable, ne peut durer moins de vingt-cinq minutes pour la cinquantaine de cellules dont un surveillant est chargĂ©. La faible expĂ©rience de la majoritĂ© des surveillants aggrave encore la difficultĂ© de leur tĂąche. La direction, qui ne dispose pas de statistiques prĂ©cises sur ce point, estime Ă 70 % environ la proportion des stagiaires dans son contrĂŽleurs se sont notamment livrĂ©s Ă l'analyse dĂ©taillĂ©e des tĂąches qui incombent chaque matin aux surveillants dĂ©tage. De cette analyse il rĂ©sulte qu'il est matĂ©riellement impossible pour ces derniers d'effectuer les mouvements nĂ©cessaires en totalitĂ© dans un temps permettant aux personnes dĂ©tenues de bĂ©nĂ©ficier des activitĂ©s ou des soins prĂ©vus pour elles car le surveillant qui en a la charge n'est pas en mesure d'effectuer les mouvements et moins encore de rĂ©pondre aux demandes. Le respect des droits fondamentaux tels que les droits aux soins, au travail, au respect des liens familiaux, Ă l'enseignement, etc., est donc structurellement impossible. Il est du reste inĂ©vitable qu'il en soit ainsi lorsqu'un surveillant seul se trouve en situation de prendre en charge environ 120 personnes dĂ©tenues, situation courante Ă Fresnes que l'on ne rencontre dans aucun autre personnel de surveillance et d'encadrement du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes doit ĂȘtre rapidement renforcĂ© par des agents expĂ©rimentĂ©s. L'effectif des surveillants doit impĂ©rativement ĂȘtre adaptĂ© Ă celui de la population pĂ©nale et Ă la rĂ©alitĂ© des tĂąches Ă La faiblesse du pilotage de l'Ă©tablissement laisse se dĂ©velopper des pratiques attentatoires aux droits fondamentaux des personnes dĂ©tenuesLa dĂ©gradation des conditions de dĂ©tention au centre pĂ©nitentiaire de Fresnes entre la visite de 2012 et celle de 2016 est manifeste. Elle repose notamment sur les causes objectives que l'on a soulignĂ©es l'accroissement de la surpopulation, la baisse de l'effectif du personnel et le vieillissement du bĂątiment. Le fonctionnement actuel de l'Ă©tablissement semble cependant ĂȘtre Ă©galement la consĂ©quence d'un poids insuffisant de la est historiquement marquĂ© par une conception particuliĂšrement rigide de la discipline adaptĂ©e Ă la gestion du trĂšs grand nombre de personnes dĂ©tenues. En 2012, le CGLPL n'avait pas Ă©mis de critique sur cette discipline, plutĂŽt considĂ©rĂ©e comme un facteur de sĂ©curitĂ© pour les personnes 2016, les difficultĂ©s d'effectif de l'Ă©tablissement, la faible expĂ©rience d'une part importante du personnel et l'insuffisance de l'encadrement ont profondĂ©ment modifiĂ© le caractĂšre de cette discipline. Autrefois objective et ferme, elle est devenue illisible et Un climat de tension permanente suscite un usage banalisĂ© de la force et des violencesLes contrĂŽleurs ont reçu de nombreux tĂ©moignages, tant de la part de personnes dĂ©tenues que de la part de professionnels, faisant Ă©tat d'un usage banalisĂ© et immĂ©diat de la force sans que la nĂ©cessitĂ© de son utilisation soit toujours avĂ©rĂ©e et sans que des mesures tendant Ă l'Ă©viter aient Ă©tĂ© prises prĂ©alablement. Dans d'autres Ă©tablissements, le recours Ă la force est, le plus souvent, prĂ©cĂ©dĂ© de mesures progressives destinĂ©es Ă ramener le calme et Ă n'utiliser la force qu'en dernier recours intervention d'un tiers Ă l'incident initial, souvent choisi dans la hiĂ©rarchie premier surveillant ou officier, puis utilisation de la force de maniĂšre Ă la limiter Ă ce qui est strictement nĂ©cessaire et, en tous cas, en veillant Ă ce que la proportionnalitĂ© soit respectĂ©e entre le niveau de violence de la personne dĂ©tenue et les moyens employĂ©s pour la faire la maison d'arrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes, ces pratiques ne semblent pas avoir cours. De nombreux tĂ©moignages et des constats directs des contrĂŽleurs ont montrĂ© que l'alerte Ă©tait donnĂ©e dĂšs le premier signe d'opposition d'une personne dĂ©tenue ; que dans ce cas les surveillants se prĂ©cipitaient, dans des conditions ne garantissant pas le caractĂšre strictement nĂ©cessaire » de la force employĂ©e, notamment quant au nombre des intervenants ; qu'en consĂ©quence la proportionnalitĂ© de la rĂ©action, qui seule permet de distinguer la force lĂ©gitime de la violence abusive, n'Ă©tait pas l'observation directe d'une situation par un contrĂŽleur et sa vĂ©rification le lendemain Ă partir d'images de vidĂ©osurveillance a montrĂ© que, face Ă un blocage » 4 sans violence, l'alarme avait Ă©tĂ© immĂ©diatement dĂ©clenchĂ©e et la personne dĂ©tenue immĂ©diatement maĂźtrisĂ©e par la force, puis conduite au quartier disciplinaire dans une position douloureuse, les bras relevĂ©s et tendus dans le dos, alors mĂȘme qu'elle ne se dĂ©battait pas. Un coup de pied lui a Ă©tĂ© assĂ©nĂ© alors qu'elle Ă©tait immobilisĂ©e. Le lendemain, la comparaison du compte rendu d'incident et de la vidĂ©osurveillance montrait des divergences importantes le compte rendu faisait Ă©tat d'une bousculade d'un surveillant par la personne dĂ©tenue alors que les images ne confirmaient pas cette information ; de mĂȘme le compte rendu d'incident faisait Ă©tat de l'emploi d'une force physique strictement nĂ©cessaire », alors mĂȘme que plusieurs tĂ©moins l'avaient considĂ©rĂ©e comme Ă©tant disproportionnĂ©e. Un intervenant, prĂ©sent Ă temps complet dans l'Ă©tablissement, a indiquĂ© qu'une telle scĂšne Ă©tait habituelle ».Des actes de violence de la part de certains membres du personnel ont Ă©galement Ă©tĂ© rapportĂ©s au cours de plus de dix pour cent des 190 entretiens confidentiels que les contrĂŽleurs ont effectuĂ©s pendant les deux semaines de visite. Des entretiens avec des professionnels, y compris parmi le personnel de surveillance, l'ont confirmĂ©. La frĂ©quence avec laquelle des violences sont allĂ©guĂ©es est telle qu'il est impossible de douter de leur violences entre personnes dĂ©tenues sont frĂ©quentes. Le personnel de l'unitĂ© sanitaire tĂ©moigne d'une augmentation des traumatismes physiques liĂ©s Ă l'augmentation de la population pĂ©nale. Des zones de risque sont clairement identifiĂ©es les douches dans lesquelles les personnes dĂ©tenues sont enfermĂ©es sans surveillance, les salles d'attente oĂč rĂšgnent saletĂ© et promiscuitĂ©, Ă©galement sans surveillance, et les cours de promenade, dans lesquelles les personnes dĂ©tenues sont entassĂ©es avec une surveillance illusoire sachant qu'un surveillant unique est chargĂ© d'une douzaine de cours alors qu'il ne peut en voir que deux ou trois simultanĂ©ment et qu'il n'a pas accĂšs Ă la existe au sein de la maison d'arrĂȘt de Fresnes un rĂ©el climat de tension » et d'affolement » dont les contrĂŽleurs ont pu ĂȘtre Ă maintes reprises les tĂ©moins. Cette ambiance se traduit par des cris constants et un manque de respect envers les personnes dĂ©tenues, qui confine Ă la violence verbale. Le personnel Ă©tant en nombre insuffisant, il se trouve dans une situation de tension et de faiblesse incompatible avec un usage serein et proportionnĂ© de la situation ne trouve cependant pas de traduction dans des plaintes pĂ©nales pour violences ou des sollicitations du personnel mĂ©dical. Selon certains soignants, la crainte de mesures de rĂ©torsion vis-Ă -vis des personnes dĂ©tenues pourrait expliquer le faible nombre des mesures disciplinaires trĂšs lourdes ont Ă©tĂ© rĂ©cemment prononcĂ©es Ă l'encontre de trois surveillants. NĂ©anmoins, cela ne saurait suffire Ă rĂ©soudre une difficultĂ© qui ne repose pas seulement sur des comportements individuels. Des mesures d'organisation, de formation et d'encadrement sont comptes rendus d'incident doivent faire l'objet d'un contrĂŽle systĂ©matique de la direction et des mesures immĂ©diates doivent ĂȘtre prises, en particulier par des actions de formation et par un renforcement dĂ©terminĂ© de l'encadrement, afin de mettre un terme au climat de violence qui imprĂšgne l'Ă©tablissement. Chaque cas de recours Ă la force doit faire l'objet d'un retour d'expĂ©rience » en prĂ©sence d'un membre de la Des pratiques locales attentatoires aux droits fondamentaux subsistent, qui sont contraires aux textes lĂ©gislatifs et aux recommandations du CGLPLDe nombreux dysfonctionnements dĂ©jĂ signalĂ©s auraient dĂ» trouver remĂšde sans qu'il soit nĂ©cessaire d'engager des dĂ©penses ou d'attendre des mesures relevant d'autoritĂ©s externes. La pratique des fouilles Ă corps et l'utilisation de locaux dĂ©nommĂ©s salles d'attente » sont les cas les plus graves en termes de respect des droits fondamentaux des personnes recours aux fouilles Ă corps fait l'objet de pratiques locales qui violent les droits des personnes dĂ©tenues et ne sont pas conformes Ă la loi. En effet, les fouilles Ă corps doivent ĂȘtre expressĂ©ment motivĂ©es, soit, en application de l'article 57 de la loi pĂ©nitentiaire de 2009 dans sa rĂ©daction initiale, par le comportement de la personne fouillĂ©e, soit, depuis la modification de cet article par la loi du 3 juin 2016, par un risque particulier identifiĂ© au niveau de l' la maison d'arrĂȘt de Fresnes, une note interne d'application dĂ©finit des critĂšres de recours aux fouilles Ă corps qui sont si extensifs qu'en pratique la fouille Ă corps devient la rĂšgle et non l'exception. En tĂ©moigne le fait que les surveillants ne disposent pas d'une liste des personnes Ă fouiller, mais seulement de celles qui ne doivent pas ĂȘtre fouillĂ©es. Plus grave encore, en deuxiĂšme division, nonobstant l'existence d'une liste de personnes qui ne doivent pas ĂȘtre fouillĂ©es, les fouilles Ă corps sont systĂ©matiques, ce que l'encadrement de la division semblait ignorer avant que le CGLPL le lui rĂ©vĂšle. Les personnes dĂ©tenues qui bĂ©nĂ©ficient de doubles parloirs sont mĂȘme fouillĂ©es Ă deux reprises au motif qu'elles retournent en salle d'attente ou en cellule entre les deux pĂ©riodes de fouilles Ă corps ne doivent ĂȘtre pratiquĂ©es que dans les situations prĂ©vues par la loi, sur le fondement d'une dĂ©cision motivĂ©e et seulement lorsqu'elles sont nĂ©cessaires ; elles doivent ĂȘtre effectuĂ©es de maniĂšre proportionnĂ©e au risque mal contrĂŽlĂ©e de locaux officiellement dĂ©nommĂ©s salles d'attente », mais localement dĂ©signĂ©s sous l'appellation de placards », est particuliĂšrement indigne et brutale. La gestion de mouvements entraĂźnant des flux massifs et frĂ©quents peut justifier le recours ponctuel Ă de telles salles d'attente. NĂ©anmoins, les conditions de leur usage sont abusives. Il s'agit en effet d'espaces rĂ©duits en rĂ©alitĂ© la surface d'une cellule, sans sanitaire, non pourvus de point d'eau ni, pour la plupart, de banc, dans lesquels les personnes dĂ©tenues sont placĂ©es, debout et parfois trĂšs nombreuses jusqu'Ă trois par mĂštre carrĂ©. Ces derniĂšres peuvent y rester de longues heures, quelquefois dans l'attente d'un entretien qui n'arrive jamais pour des motifs incertains. Les personnes dĂ©tenues placĂ©es dans ces locaux pour une longue durĂ©e sont parfois contraintes de faire leurs besoins sur place, malgrĂ© la cohue, sans que rien ne soit prĂ©vu pour cela. Des brutalitĂ©s et des violences se dĂ©roulent dans les placards » hors de tout contrĂŽle. Le soupçon de placements au placard » pour des motifs infra-disciplinaires est largement rĂ©pandu dans la population salles d'attente doivent ĂȘtre amĂ©nagĂ©es conformĂ©ment Ă leur destination, utilisĂ©es dans la limite des places offertes et pour des durĂ©es compatibles avec un dĂ©lai d'attente raisonnable que l'administration doit dĂ©finir et anomalies grossiĂšres qu'un peu d'attention aurait suffi Ă supprimer et qui portent atteinte Ă certains droits fondamentaux ont inexplicablement Ă©chappĂ© Ă la vigilance des responsables locaux - une liste des patients bĂ©nĂ©ficiant de traitements de substitution aux opiacĂ©s, intitulĂ©e CSAPA » 5 est affichĂ©e Ă cĂŽtĂ© de la salle d'attente et visible de tous ; cette pratique porte atteinte au secret mĂ©dical 6 et met en pĂ©ril la sĂ©curitĂ© des personnes dĂ©tenues susceptibles d'ĂȘtre victimes de racket ;- la langue crĂ©ole est frĂ©quemment utilisĂ©e pour les Ă©changes professionnels entre surveillants 7, ce qui limite le contrĂŽle hiĂ©rarchique et donne aux personnes dĂ©tenues un sentiment d'incomprĂ©hension des dĂ©cisions qui les concernent ;- le tutoiement des personnes dĂ©tenues par les surveillants est quasi systĂ©matique et des tĂ©moignages de propos agressifs, dĂ©gradants ou humiliants que l'on peut assimiler Ă des brimades ont Ă©tĂ© rapportĂ©s aux contrĂŽleurs dans des proportions jamais observĂ©es auparavant 8.La visite rĂ©alisĂ©e Ă la maison d'arrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes a montrĂ© que cet Ă©tablissement ne prĂ©sentait pas les conditions structurelles permettant d'accueillir la population pĂ©nale dans le respect de ses droits fondamentaux. La surpopulation exceptionnelle empĂȘche un hĂ©bergement dans des conditions conformes aux normes retenues par le CPT. L'insuffisance numĂ©rique et l'inexpĂ©rience du personnel ne lui permettent pas de faire face au minimum de tĂąches nĂ©cessaires au respect de l'article 22 de la loi du 24 novembre 2009 9. Les conditions d'hygiĂšne, que l'invasion des rats et des punaises suffit Ă caractĂ©riser, constituent une violation de l'article 3 de la Convention europĂ©enne des droits de l'homme. Bien que cette situation soit connue des autoritĂ©s administratives et judiciaires comme des Ă©lus locaux, aucune mesure tendant Ă la corriger n'est prise. En outre, le manque d'encadrement nuit gravement Ă la maĂźtrise des pratiques de telles conditions, des tensions importantes existent, tant parmi les personnes dĂ©tenues qu'entre le personnel et la population pĂ©nale. Un climat de violence constant rĂšgne dans l'Ă©tablissement, selon des tĂ©moignages abondants et les constats directs des contrĂŽleurs, et l'usage de la force n'est ni maĂźtrisĂ© ni CGLPL considĂšre en consĂ©quence que la maison d'arrĂȘt du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes doit faire l'objet, d'une part, de mesures urgentes concernant la surpopulation pĂ©nale, la rĂ©novation de l'immobilier et l'effectif des surveillants, et d'autre part, d'une reprise en mains du fonctionnement de l'Ă©tablissement, notamment aux fins de faire cesser le climat de est demandĂ© au ministre de la justice de faire procĂ©der Ă une inspection approfondie de l'Ă©tablissement et d'informer le CGLPL de ses conclusions ainsi que du suivi de leur mise en Ćuvre.1 JO du 30 juin 2015, texte 126.2 Espace vital par dĂ©tenu dans les Ă©tablissements pĂ©nitentiaires normes du CPT, 15 dĂ©cembre 2015.3 Ce conseil, coprĂ©sidĂ© par le prĂ©fet, le prĂ©sident du TGI et le procureur placĂ© prĂšs ce tribunal, rĂ©unit des reprĂ©sentants des collectivitĂ©s locales, des autoritĂ©s judiciaires, du barreau et de l'administration pĂ©nitentiaire.4 Refus sans violence d'exĂ©cuter un mouvement prescrit.5 Centre de soins d'accompagnement et de prĂ©vention en addictologie.6 Art. L. 1110-4 du code de la santĂ© publique.7 Loi n° 94-665 du 4 aoĂ»t 1994 relative Ă l'emploi de la langue française, art. 1er.8 Loi n° 2009-1436 du 24 novembre 2009 pĂ©nitentiaire, art. 22.9 L'administration pĂ©nitentiaire garantit Ă toute personne dĂ©tenue le respect de sa dignitĂ© et de ses droits. »
ï»żLorsd'un dĂ©placement Ă la prison de Fleury-MĂ©rogis, mardi 23 aoĂ»t, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti est revenu sur la polĂ©mique de "Kohlantess" Ă Fresnes.
Surpopulation "inacceptable", invasion de rats, "usage banalisĂ© de la violence" par les surveillants la contrĂŽleure des prisons, Adeline Hazan, a dĂ©noncĂ© mercredi 14 dĂ©cembre, dans une sĂ©rie de recommandations, les conditions de vie "indignes" de la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne. Ces recommandations se basent sur une visite de deux semaines, effectuĂ©e dĂ©but octobre par des agents du contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© CGLPL.La suite aprĂšs la publicitĂ© Ils ont relevĂ©, dans la maison d'arrĂȘt pour hommes, des "dysfonctionnements graves qui permettent de considĂ©rer que les conditions de vie des personnes dĂ©tenues constituent un traitement inhumain ou dĂ©gradant", contraire Ă la Convention europĂ©enne des droits de l'homme. "Rats, cafards, punaises... Surveillant de prison Ă Fresnes, je travaille dans un taudis" Un taux d'occupation de 188% La "rĂ©novation" de l'Ă©tablissement, construit Ă la fin du XIXe siĂšcle, est considĂ©rĂ©e comme une "urgence". Selon le rapport, le taux d'occupation moyen atteint 188%, le nombre de dĂ©tenus - prĂšs de - a augmentĂ© de plus de 52% en dix ans. Plus de la moitiĂ© vivent "Ă trois dans une cellule" standard d'environ 10m2, un tiers Ă deux, et seulement 13% sont suite aprĂšs la publicitĂ© Photo prise pendant la visite des agents du CGLPL Une situation "trĂšs en-deçà des normes fixĂ©es par le ComitĂ© europĂ©en pour la prĂ©vention de la torture", relĂšve la contrĂŽleure. Rats et maladie L'hygiĂšne de l'Ă©tablissement est "dĂ©sastreuse", selon ses services, avec des rats qui "Ă©voluent en masse au pied des bĂątiments". Le tribunal administratif de Melun avait dĂ©jĂ ordonnĂ© dĂ©but octobre Ă l'Etat d'"intensifier" les actions de dĂ©ratisation Ă Fresnes. En 2016, deux dĂ©tenus y ont contractĂ© la leptospirose, maladie potentiellement mortelle transmise par les suite aprĂšs la publicitĂ© Les espaces extĂ©rieurs infestĂ©s de rats Fresnes souffre par ailleurs d'un personnel en sous-effectif, composĂ© d'environ "70% de stagiaires". Dans une prison oĂč un seul surveillant a environ 120 dĂ©tenus sous sa responsabilitĂ©, le respect de leurs droits fondamentaux est "structurellement impossible", argue la contrĂŽleure. La violence banalisĂ©e des surveillants Soumis Ă un "climat de tension permanente", les surveillants ont dĂ©veloppĂ© "un usage banalisĂ© de la force et des violences". A Fresnes, "la fouille Ă corps devient la rĂšgle et non l'exception" et le personnel peut placer "pendant de longues heures" les dĂ©tenus dans des "salles d'attente" surnommĂ©es "placards", sans sanitaire ni point d'eau. Trois surveillants ont rĂ©cemment fait l'objet de mesures disciplinaires, relĂšvent les contrĂŽleurs. L'accĂšs au parloir dans un Ă©tat de dĂ©labrement En rĂ©ponse Ă ces observations, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a rappelĂ© dans une lettre que le budget 2017 prĂ©voit de lancer la construction de trois maisons d'arrĂȘt en Ile-de-France pour dĂ©sengorger les prisons. Il a aussi dĂ©taillĂ© des travaux Ă venir l'an prochain, pour plus de euros, pour lutter contre les suite aprĂšs la publicitĂ© Prison de Fresnes le rapport complet du contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© Avec AFP
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